« élevé », définition dans le dictionnaire Littré

élevé

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

élevé, ée

(é-le-vé, vée) part. passé.
  • 1Porté en haut. Le ballon élevé en l'air.

    Terme de manége. Cheval élevé du devant, cheval dont les jambes antérieures sont trop longues.

    Terme de zoologie. On dit que la spire d'une coquille spirivalve est élevée quand le cône spiral avance plus en hauteur qu'en largeur.

  • 2Haut. Un lieu élevé. Tour fort élevée de situation et de structure, Vaugelas, Q. C. liv. III, dans RICHELET. Précipice élevé d'où tombe mon honneur, Corneille, Cid, I, 8.

    Fig. Ce commandement [d'édifier le prochain] regarde surtout les rois de la terre ; ils sont plus élevés, et leurs actions sont plus remarquables ; ils ont plus d'autorité, et leurs exemples sont plus efficaces, Fléchier, Marie-Thér. Plus il est élevé sur les autres monarques, Et plus de sa bonté nous attendons des marques, Boursault, Fabl. d'Ésope, II, 5.

    Terme de marine. Pôle élevé, celui qui est au-dessus de l'horizon du lieu où l'on se trouve. Latitudes élevées, celles qui, de plus en plus, s'éloignent de l'équateur.

  • 3Qui a été porté à une certaine élévation morale. Les esprits élevés à une haute contemplation et exercés durant un long temps à se mettre au-dessus des sens, Bossuet, Connaiss. III, 14. Ce n'est plus cette reine éclairée, intrépide, Élevée au-dessus de son sexe timide, Racine, Athal. III, 3.
  • 4Érigé, dressé. Une statue élevée au général vainqueur.

    Par extension. Le culte spirituel élevé sur les ruines de la superstition et de l'hypocrisie, Massillon, Car. Culte. La barrière éternelle entre nous élevée, Voltaire, Irène, I, 5.

  • 5Qui a surgi. Je ne dénierai point, puisque vous les savez, De justes sentiments dans mon âme élevés, Corneille, Rodog. V, 4. Détruis donc les soupçons élevés contre toi, Lemercier, Agamemn. III, 4.
  • 6Qui a reçu un accroissement notable. Le prix de cette denrée est trop élevé. Une température élevée succédant à un froid vif.

    Pouls élevé, respiration élevée, pouls, respiration qui se sont accélérés.

  • 7Qui occupe une haute position sociale. Il n'est pas sous le ciel de gens plus malheureux Que ceux dont les enfants sont plus élevés qu'eux, Boursault, Ésope à la cour, III, 7.
  • 8Noble, grand, sublime. Un caractère élevé. Des desseins élevés. Et concevez enfin des vœux plus élevés, Corneille, Nicom. I, 2. Quel esprit avez-vous trouvé plus élevé ? mais quel esprit avez-vous trouvé plus docile ? Bossuet, Duch. d'Orl. Non, mais ayez un cœur plus grand, plus élevé, Voltaire, Triumv. IV, 4.

    Style élevé, style noble et soutenu. Ce mot n'est pas de mise dans le style élevé. Y a-t-il un style plus délicat, plus élégant, plus nombreux, plus élevé que celui de Platon ? Rollin, Traité des Ét. III, 3.

  • 9Qui a reçu éducation, instruction. Élevé au collége. Enfant élevé sous les yeux de son père. Des âmes, élevées comme vous dans l'innocence et dans le secret d'un saint asile, Massillon, Prof. relig. Serm. I. Élevé loin des cours et nourri dans les bois, Voltaire, Mérope, IV, 2.

    Élevé à, habitué par l'éducation à. Nos pères élevés à respecter ce nom nous avaient élevés au même respect, Massillon, Or. fun. Villars.

    Un enfant bien élevé, mal élevé, enfant qui a reçu une bonne, une mauvaise éducation. Il ne s'est jamais vu fille mieux élevée, Jeunesse si docile et si bien cultivée, Boursault, Fabl. d'Ésope, III, 1.

    Personne bien, mal élevée, personne dont les manières sont bonnes, sont grossières. Dans ces grandes armées composées d'honnêtes stipendiaires bien élevés, qui décident du destin des États, Voltaire, Candide, 4.

    Substantivement et familièrement. C'est un mal élevé.

  • 10 S. m. Terme de danse. Action d'étendre les genoux après les avoir pliés.