« aisément », définition dans le dictionnaire Littré

aisément

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

aisément

(è-zé-man) adv.
  • 1Sans peine. Celui qui a l'habitude de mentir se parjure aisément. On n'aime point à passer pour une personne que l'on puisse aisément attaquer et qui ne sache pas se défendre, Bourdaloue, Exhort. t. I, p. 499. Ne me demandez pas d'où vient qu'ils résistent si rarement à la tentation, qu'ils y succombent si aisément, qu'ils se relèvent si difficilement, Bourdaloue, Carême, t. I, p. 232. Obsédées de tant d'adorateurs qui les flattent… et qui leur tendent des piéges à quoi elles ne se laissent prendre que trop aisément, Bourdaloue, ib. p. 239. Mais qu'aisément l'amour croit tout ce qu'il souhaite ! Racine, Baj. I, 4. Votre cœur aisément se montre magnanime, Racine, Iphig. I, 3. S'il est prêt à partir, il peut en ce moment Enlever avec lui son otage aisément, Corneille, Nicom. V, 5. Je doute que le flot des vulgaires humains à ce discours pourtant donne aisément les mains, Boileau, Sat. II. Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément, Boileau, A. P. I. Si nous ne savions qu'il est le fils d'un mortel, on le prendrait aisément pour Bacchus, pour Mercure, ou même pour le grand Apollon, Fénelon, Tél. VII.
  • 2Commodément. Ce cheval va, galope aisément. Le discours marche plus aisément.

SYNONYME

AISÉMENT, à L'AISE. L'emploi en est bien distinct. Aisément répond à facilement, et à l'aise à commodément. Où l'on marche aisément, on marche sans difficulté ; où l'on marche à l'aise, on marche sans embarras ni gêne.

HISTORIQUE

XIVe s. Plus aisiéement, Ménagier, II, 5.

XVe s. Entrementes fut le pont refait, bon et fort pour passer son ost aisement et sans peril, Froissart, I, I, 273.

XVIe s. Aiséement, Amyot, Philop. 11.

ÉTYMOLOGIE

Aisée et ment. L'adverbe régulier est, comme dans Amyot, aiséement, d'où par contraction aisément. Aisement de Froissard est l'adverbe de aise.