« alentir », définition dans le dictionnaire Littré

alentir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

alentir

(a-lan-tir)
  • 1 V. a. Rendre plus lent. Votre passion alentissant son cours, Molière, l'Étour. IV, 5. Un exemple si lâche alentit leur ardeur, Mairet, Mort d'Asdr. IV, 3.
  • 2 V. n. Et laissant alentir les flammes légitimes, Quinault, Mort de Cyrus, IV, 4.
  • 3S'alentir, v. réfl. La fureur s'alentit par le retardement, Rotrou, Antig. IV, 3. [J'avais vu] De César irrité le courroux s'alentir, Rotrou, St. Genest, IV, 2. [Il] ne sent pas que par là son ardeur s'alentit, Mairet, Soph. II, 4.

    Mot très bon, employé par Corneille, Molière et Rotrou.

HISTORIQUE

XIIIe s. Les fenestres [ils] ouvrirent, ne sont pas alenti, Berte, LXXXIV. Des nouviaus chevaliers nuls ne s'en alenti, ib. CVIII. Tout ce dist il, mais il menti ; N'onques por ce ne s'alenti De ma grant honte porchacier, Ren. 8330.

XIVe s. Bertran s'en vint à li, et si l'ala saisir, Et li dit doucement : " à pié puissiez venir ; Il vous faut remonter sans point de l'alentir ", Guesclin, 8850.

XVe s. Dame, j'i vois [vais] sans alentir ; Ne tarderay ne pas une heure, la Nativité de N. S. J. C.

XVIe s. Nouveau Sylvain j'alenterois l'ardeur Du feu qui m'ard d'une flamme trop vive, Ronsard, 78. Mais la fievre d'amours Qui me tourmente, Demeure en moy tousjours Et ne s'alente, ib. 459. Plus je m'efforce alenter son ardeur, Plus d'aiguillons elle me lance au cœur, ib. 643. Il fut resolu à Blois de traiter une paix, ou à bon escient ou pour alentir les desseins des refformez, D'Aubigné, Hist. II, 268. J'en treuve qui se mettent inconsideréement et furieusement en lice, et s'alentissent en la course, Montaigne, IV, 168. Leurs forces s'estoient plus alenties et diminuées par cinq ou six ans de paix que par dix ans de guerre ouverte, Satire Mén. p. 132. Car l'arc tendu trop violentement Ou s'alentit ou se rompt vivement, Ronsard, 115. Pour rompre et alentir un peu l'impetuosité du fil de l'eau, Amyot, César, 30.

ÉTYMOLOGIE

À et lent ; provenç. alentar et alentir. Dans l'ancien français il y avait aussi les deux formes alentir et alenter.