« allaiter », définition dans le dictionnaire Littré

allaiter

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allaiter

(a-lè-té) v. a.
  • Nourrir de son lait.

HISTORIQUE

XIIe s. Ke faites vos, signor roi, Ke faites-vos ? Aoreiz-vos donc un alaitant enfant en une vil bordele et envolepeit en vils dras ? Saint Bernard, p. 550.

XIIIe s. Et vostre filz qui mès n'alete [se nourrit de lait], Qui a en cest an esté nez, Aura, se vos si le volez, A son mengier cel veelet Qui est tendre et est de let, Ren. 6136. Ceste l'aleta de son lait ; N'ot autre boulie à li pestre, la Rose, 10182. Autre amor naturel i a, Que nature es bestes crea, Par quoi de lor faons chevissent, Et les aleitent et norrissent, ib. 5789. Vierge fu norrie, Vierge Dieu porta, Vierge l'aleta, Vierge fu sa vie, Rutebeuf, II, 8. Là où la mere vuet son enfant alaitier, Ne trove ele en son pis qu'il en puisse sucier, Les ieus clot, si se muert por le grant desirier, Ch. d'Ant. VII, 267. Quant les meres sont mortes, si crient li enfant, Sor les pis lor montoient, les mamelles querant, La mere morte alaitent [tettent], ce fu dolor moult grant, ib. III, 41. Donques porroit uns enfes qui alaiteroit encore se [sa] mere, dessaisir se de son heritage, Beaumanoir, XV, 22.

XVe s. Et durant le chemin prirent plusieurs enfants allaitans leurs meres, et les jetoient sur les espines et sur les haies en les lapidant très horriblement, Monstrelet, liv. II, ch. 39. Ces Anglois mangeoient des raisins à foison, quand ils en pouvoient avoir, ce qui estoit chaud, doux et alaitant, Froissart, II, III, 83.

XVIe s. Semblablement les enfans allaitans nourrices verollées en sont infectés, Paré, XVI, 2. L'un Bissipat, que neuf sœurs allaicterent, Marot, III, 308.

ÉTYMOLOGIE

Allactare, de al pour ad (voy. À), et lactare, donner du lait, de lac, lait (voy. ce mot).