« aride », définition dans le dictionnaire Littré

aride

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

aride

(a-ri-d') adj.
  • 1Dépourvu d'humidité, stérile. Terre aride. D'un aride rocher fit sortir des ruisseaux, Racine, Athal. I, 4. Pour languir aux déserts de l'aride Arabie, Voltaire, Zaïre, III, 1. Ordonnez encore une fois à ces ossements arides de se ranimer, Massillon, Car. Lazare. Son corps aride [de saint Benoît] et exténué de mortifications et de souffrances, ne paraît plus se soutenir que par la grandeur de sa foi, Massillon, St Benoît.

    Fig. Esprit aride. Sujet aride. âme aride. Style aride. Mais quoi ! toute beauté Se flétrit sous les doigts de l'aride vieillesse, Chénier, Élég. 33. Il n'y a rien de plus aride que ses bonnes grâces, Molière, Avare, II, 5. Il vient des temps de sécheresse et de langueur, où l'on fait d'arides réflexions, Saint-Évremond, in-4°, p. 533.

  • 2 Terme d'histoire naturelle. Se dit d'une surface qui présente une certaine sécheresse et âpreté au doigt.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ce est ou desert qui est ares et ses [sec], Psautier, f° 94.

XVe s. À boire, à boire vistement ! Je vueil tenir ma gorge humide, De paour de mourir pauvrement, Comme nos choux, sec et aride, Basselin, XVII.

XVIe s. Le pays de Champaigne est si ayre et infertile qu'à peine les trois parts des terres peuvent porter de l'herbe, Anc. proc. verb. des coutumes de Troyes, dans Nouv. Cout. gén. t. III, p. 293. Leurs viandes sont ares et aigres, et de peu de substance, Du Fouilloux, Vén. f° 18, verso. Le vent de galerne est arre, froid, dessechant grandement, ID. ib. f° 44, verso. La langue sera aride et seche, Paré, XVIII, 65.

ÉTYMOLOGIE

Aridus, de areo, être sec. L'ancien français disait are, qui est la forme véritable de áridus, qui a l'accent sur a. Aride a été refait sur le latin au XVe et au XVIe siècle.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ARIDE. Ajoutez :

3 Fig. Aride de, privé de. Quoiqu'elle [la duchesse du Maine] eût soutenu sa captivité avec courage, et que, pour en supporter l'ennui, elle se fût prêtée à tous les amusements que pouvaient fournir des lieux si arides de plaisirs, Staal, Mém. t. II, p. 265.