« assoupir », définition dans le dictionnaire Littré

assoupir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

assoupir

(a-sou-pir), j'assoupis, j'assoupissais, j'assoupis, j'assoupirai, assoupissant v. a.
  • 1Jeter dans un sommeil ou léger ou de peu de durée. Un peu d'opium l'avait assoupi.
  • 2 Fig. Suspendre, diminuer momentanément. C'est ainsi qu'on déguise un violent dépit ; C'est ainsi qu'une feinte au dehors l'assoupit, Corneille, Rodog. IV, 6.
  • 3Atténuer, empêcher les suites mauvaises. On assoupit les bruits qui couraient. Et l'on veut assoupir la chose en sa naissance, Molière, Mis. II, 6. Avez-vous avec elle eu quelque intelligence ? C'est ma sœur, et je puis assoupir tout cela, Regnard, les Ménechmes, V, 3. La contestation éclata dans l'Académie, qui eut d'abord la sagesse d'écouter tout, et ensuite celle d'assoupir par son autorité une dispute qui n'en devait pas être une, Fontenelle, Rolle.
  • 4S'assoupir, v. réfl. Se laisser aller doucement au sommeil. Il s'assoupit chaque jour après son repas. Dites !… mais pardonnez, déjà ma main chancelle, Tout mon corps se roidit, je me sens assoupir, J'expire et c'est pour vous qu'est mon dernier soupir, Gilbert, La marquise de Gange. (Dans cette phrase il y a ellipse du pronom réfléchi déjà exprimé.)
  • 5 Fig. Se calmer, s'affaiblir. Sa douleur va bientôt s'assoupir. L'affaire, qui avait fait du scandale, s'assoupit.

HISTORIQUE

XVe s. Le dict des arbitres feut mis par escript, et les ducs les accepterent en remerciant les dicts arbitres de ce que par leur bonne diligence les questions estoient assopies, Juvénal Des Ursins, an 1380.

XVIe s. Il y eut de grandes victoires et de grandes pertes aussi pour les Romains, mais pour cela n'en fut point la guerre assopie, Amyot, Marcel. 4. Visitant toutes les villes et les appaisant, il assopit un grand mouvement de tout le païs, qui estoit en branle de soy rebeller, Amyot, ib. 46. Sur la fin que le bucher s'en alloit declinant et le feu assopissant, Amyot, Sylla, 76. Les vents sont assoupis, les bois dorment sans bruit, Ronsard, 744. Il n'y a meilleur moyen d'assoupir telles noises que de n'en dire mot, Paré, IX, 15.

ÉTYMOLOGIE

Ad, à, et sopire, endormir (voy. SOPOREUX) ; normand, assouir, assommer, étourdir.