« auditeur », définition dans le dictionnaire Littré

auditeur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

auditeur

(ô-di-teur) s. m.
  • 1Celui qui écoute. Ses auditeurs l'ont applaudi. C'est un vieux guerrier, me dit-il, qui se rend mémorable à tous ses auditeurs par la longueur de ses exploits, Montesquieu, Lettres pers. 48. Et content de remarquer des actions de vertu dont les sages auditeurs puissent profiter, ma voix n'est pas destinée à satisfaire les politiques ni les curieux, Bossuet, le Tellier. Voilà, mon cher auditeur, ce que je viens vous répéter, Massillon, Conv. Tremblez, mon cher auditeur, que votre cœur ne se rassure, Massillon, Mort.

    Disciple. Il voyait accourir à lui des milliers d'auditeurs.

    Auditeur bénévole, auditeur favorablement disposé. Il se dit aussi de celui qui écoute un maître sans s'astreindre à l'assiduité.

  • 2Dans l'église primitive, celui qui voulait entendre la parole de Dieu, et qui, bien que désirant devenir chrétien, n'était pas encore jugé digne du baptême, ou qui, pénitent, n'était pas jugé digne de communier. Ce pénitent veut être réconcilié ; il a été postulant, auditeur, prosterné ; faites-le remonter au rang des élus, Chateaubriand, Mart. II, 285.
  • 3Officier de judicature qui assiste aux audiences, mais qui n'a pas voix délibérative. Un auditeur.

    Adj. Un juge, un conseiller auditeur.

  • 4Titre de certaines charges, de certains emplois. Auditeur des comptes. Auditeur de la nonciature. L'abbé d'Hervault avait été longtemps auditeur de Rote avec réputation, Saint-Simon, XIV, 156.

    Auditeur au conseil d'État, fonctionnaire qui est au-dessous du maître des requêtes.

HISTORIQUE

XIIe s. Ausi cum cil, ceo m'est avis, Qui vont coillant les bons espis, E ce laissent qui n'a valor, Deivent faire li oeor, Benoit de Sainte-Maure, II, 12667.

XIIIe s. Ou quant auditeur sunt baillié à oïr tesmoins, et il a [il y a] divers entendemens el dit des tesmoins, Beaumanoir, XXXIX, 7. Si comme nous dirons u capitre des auditeurs, Beaumanoir, IX, 13. Cascuns des auditeurs pot avoir son clerc por escrire ce qui est dit en l'enqueste, Beaumanoir, II, 26.

XIVe s. Convient que l'ame de l'auditeur soit avant preparée par bonnes acoustumances, Oresme, Eth. 325. Et pour ce ung jeune homme n'est pas convenable auditeur de politiques, Oresme, ib. 1111. Li certain auditeur des tesmoins que nous avions mis ou dit Chastelet seront du tout ostez ; et li prevos, selon la qualité des querelles, donra auditeurs bons et loyauls, en la presence des parties, Ordonn. des rois, t. I, p. 352.

XVe s. En ce temps avoit un grand clerc de science et de prudence en Avignon, docteur de lois et auditeur du palais, Froissart, III, IV, 37.

XVIe s. C'estoient deux philosophes qui avoient esté familiers et auditeurs d'Arcesilaus, Amyot, Philop. 2.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. auditor, auzidor ; de auditor, de audire (voy. OUÏR). L'ancienne forme donnée par auditor, auditórem, est pour le nominatif oere, pour le régime oeor, lesquels sont faits comme ouïr ; auditeur a été refait sur auditor par les légistes du XIIIe siècle.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

AUDITEUR. Ajoutez : - REM. On dit au fém. auditrice Ce mot se trouve dans la Comédie des Proverbes (comte de Cramail).