« aval », définition dans le dictionnaire Littré

aval

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

aval

(a-val) s. m.
  • 1Le bas du courant d'une rivière, par opposition à l'amont. J'ai marché à l'aval de l'Anio jusqu'à un champ d'oliviers, Chateaubriand, Italie, 22.
  • 2Pays d'aval, pays où l'on arrive en suivant le courant.

    Vent d'aval, se dit sur les côtes occidentales de la France, d'un vent qui vient du couchant.

  • 3Adverbialement. Un des bateaux allait amont et l'autre aval.
  • 4 S. m. Terme de commerce. Souscription qu'on met sur un effet de commerce pour en garantir le payement. Bon pour aval. Mettre son aval. Cautionnement par aval. Donneur d'aval, celui qui prend cet engagement.

    Dans la pratique de Paris, un aval, une lettre de change de l'étranger, à courts jours, trois ou cinq. La plupart de ces avals sont bons. Aval signifie en bas ; et c'est la place de la signature qui a déterminé cet emploi métaphorique du mot.

HISTORIQUE

XIe s. [Il] Regarde aval et si regarde amont, Ch. de Rol. CLXIII.

XIIe s. Aval est embronchiez, Ronc. p. 13. Et [il] vit aval maint Sarazin felon, ib. p. 47. Li brans coula aval sur l'haubert doplentin, ib. p. 194. Que l'erbe vers resplent aval la prée, Couci, XVII. Aval par devers Frise, Allemagne [ils] ont destruite et Cologne malmise, Sax. XXIII. De Jesu Crist il seient, fait-il, trestuit maldit ; Dunc a geté à val, quant il out cel mot dit, Desuz le pavement la candeille en defit, Th. le mart. 132.

XIIIe s. Aval, en Provence, se croisa Pierres de Bromont et autres gens assez, Villehardouin, XXIX. Un escoufles aleit volant, Vit la soriz si haut pipant, Ses eles clost, à vaul descent, Li e la raine ensanble prent, Marie de France, Fab. 3. D'aler aval le bois mout durement [elle] s'esploite, Berte, XXIX. … Et vos yex moilliés De chaudes lermes en la place, Qui vous coulent aval la face, la Rose, 7498. La dame de la haute garde, Qui de sa tour aval esgarde, ib. 2982. Li oncles est plus prochains que li niés, car il est un point plus aval, et li oncles demeure el point que li peres ou niés estoit, Beaumanoir, XIV, 27.

XVe s. La saison s'en alloit aval et l'hiver approchoit, Froissart, II, II, 36. Il avoit toujours après lui, allant aval la ville de Gand, soixante ou quatre vingts varlets armés, Froissart, I, I, 65.

XVIe s. Peuples sans nombre et d'aval et d'amont, Marot, J. V, p. 92. Je marche plus seur et plus ferme à mont qu'à val, Montaigne, I, 161. Ils ne laissoient point pour son hault crier de fouir tousjours aval de roupte, Amyot, Rom. 28. Ces jerbes furent emmenées à val par le fil de l'eau, Amyot, Publ. 13.

ÉTYMOLOGIE

Genév. d'avau, là-bas ; wallon, âvâ ; provenç. aval et avall ; de à et de val, mot à mot, en suivant la pente de la vallée (voy. VAL).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

AVAL. Ajoutez :
5 Terme d'exploitation houillère. Aval pendage (voy. PENDAGE).

ÉTYMOLOGIE

Ajoutez : On comprend comment le mot val a pu donner lieu à la locution à val : en descendant. Cependant, comme vallis n'est pas employé de cette façon en latin, il est bon de remarquer que dans les langues germaniques le mot qui signifie vallée entre dans des locutions analogues à la locution française : goth. dalathrô, d'en bas ; dalathrô contient dala, vallée, angl. dale, allem. Thal.