« bétail », définition dans le dictionnaire Littré

bétail

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

bétail

(bé-ta-ll, ll mouillées, et non bé-ta-ye) s. m.
  • Ensemble des animaux mammifères entretenus pour la culture du sol, les charrois, la production des engrais, du lait, de la graisse. Le gros bétail, cheval, âne, mulet, bœuf. Le petit bétail ou le menu bétail, porc, chèvre, mouton. Nourrir du bétail, Bossuet, Hist. III, 6.

    Familièrement et fig. Les nonnes sont un étrange bétail, La Fontaine, Mazet. Quelques imitateurs, sot bétail, je l'avoue, Suivent en vrais moutons le pasteur de Mantoue, La Fontaine, A l'évêque d'Avranches.

HISTORIQUE

XIIIe s. À me [ma] fille je donne totes mes carettes et tos mes pors et totes mes vakes et totte me [ma] bestaille, Tailliar, Recueil, p. 117. De l'autre bestiale i ot tant amené ; Li cent ne li millier n'i fussent jà conté, Ch. d'Ant. VIII, 1512.

XIVe s. Le païs [ils] vont cherchant entour et environ, La proie et le bestail dont il y ot foison, Guesclin. 18929. Il commanda aux siens que il gettassent hors de la ville le bestiail, Bercheure, f° 31, verso.

XVe s. Et encore estoient reservés tous vivres, bestiail et autres choses, Froissart, II, II, 188.

XVIe s. Ilz avoient grand nombre de moutons et de tout autre bestial, Amyot, Publ. 20. Toute celle province a de beaux et bons pasturages pour nourrir du bestail, Amyot, Cam. 26. Son mari estoit allé à la foire pour acheter du bestail, Yver, p. 647. Les loups ne mangeoient point le bestial, Despériers, Contes, X. Meubles ny bestial, Carloix, IV, 21. Lorsque les pasteurs veulent avoir des masles de leur bestial, Paré, XVIII, 12. Jamais il ne permettoit que son bestail sortist hors…, Paré, XXIV, 6. Le gros bestail se distingue en bouvine et chevaline, et le menu, en bestes à laine et à poil, De Serres, 259. Ce meschant bestail [les taupes] hait l'eau, De Serres, 268. Le maniement de ce bestail [les abeilles], De Serres, 435.

ÉTYMOLOGIE

Berry, bestial, bestiau : j'ai un bestiau de malade ; environs de Paris, béta. Il y a dans l'ancien français deux formes : bestaille, s. f. , et bestail, s. m. la seule qui soit restée. Bestaille est le latin bestialia, au pluriel neutre, donnant un substantif féminin de sens collectif, comme dans aumaille, merveille, etc. Bestail (bétail) est le neutre singulier bestiale, de bestialis (voy. BESTIAL).