« barbare », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
barbare
- 1Étranger, par rapport aux Grecs et aux Romains.
Substantivement. Les barbares de la Germanie. Il se réfugia dans le pays des barbares.
Songez qu'une barbare en son sein l'a formé [Hippolyte]
, Racine, Phèd. III, 1.Par extension, non civilisé, mal civilisé.
Fléaux du nouveau monde, injustes, vains, avares, Nous seuls de ces climats nous sommes les barbares
, Voltaire, Alz. I, 1.Quelque respect que j'aie pour ce barbare de grand homme [Pierre 1er]
, Voltaire, Lett. d'Argental, 15 juin 1759.Familièrement. C'est un barbare, pour désigner un homme sans goût et incapable d'apprécier les beautés de l'art.
- 2Sauvage, grossier. Peuples sauvages et barbares. Siècle barbare. Des oreilles barbares.
Tertullien est le Bossuet africain et barbare
, Chateaubriand, Génie, I, 1.D'un seul nom quelquefois le son dur et bizarre Rend un poëme entier ou burlesque ou barbare
, Boileau, Art poét. III.Barbare s'est dit du genre gothique, de l'art du moyen âge.
- 3Contraire aux règles de la langue. Parler d'une manière barbare.
- 4Qui est sans humanité, cruel. Un homme barbare.
Au combat qui pour toi se prépare, C'est peu d'être constant, il faut être barbare
, Racine, Bérén. IV, 4.Barbare destinée
, Racine, Esth. I, 3.Substantivement, homme cruel, inhumain. C'est un barbare qui se plaît à faire souffrir les animaux.
Je veux qu'avec tout l'art et toutes les caresses Qui pourraient d'un barbare arracher des tendresses…
, Rotrou, Bélis. IV, 1.
HISTORIQUE
XIVe s. Barbares, tous ceulz qui sont de estrange langue
, Oresme, Thèse de MEUNIER.
XVIe s. Ceste ordonnance [assiette d'un camp], dit-il, encore qu'elle soit d'hommes barbares, n'est point barbare pourtant
, Amyot, Pyrrhus, 34. Antigonus chassa son filz à coups de baston, en l'appelant cruel meurtrier et barbare inhumain
, Amyot, ib. 77. Ou qu'il usera d'un mot barbare en sa narration
, Amyot, de la Mauv. honte, 19.
ÉTYMOLOGIE
Barbarus ; en grec βάρϐαρος, proprement étranger. Dans l'ancien français, on employait barbari comme en provençal : la gent barbarie, Ronc. p. 111
, Ronc. p. 111. ; et, au XVIe siècle, barbaresque, au lieu de barbare : l'horreur barbaresque qu'il y a à une telle action
, Montaigne, I, 240.