« biaiser », définition dans le dictionnaire Littré

biaiser

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

biaiser

(bi-ê-zé) v. n.
  • 1Être de biais, aller de biais, en parlant des choses. Ce mur biaise.

    Aller de biais, en parlant des personnes. S'il trouve une barrière de front, il biaise naturellement, et va à droite et à gauche, La Bruyère, 6.

  • 2 Fig. User de finesse, de subterfuge. Nous ne pouvons souffrir qu'on biaise sur les principes de la religion, Bossuet, Relat. Quand on a mal dit, on biaise, on dissimule, Bossuet, Préf. Ils biaisent sur beaucoup d'articles, ils mentent sur d'autres, Bossuet, Var. 11. Mélanchthon biaisait avec lui sur ce sujet, Bossuet, Var. 6. Il me paraît indigne de l'Assemblée de biaiser sur une question de l'importance de celle qui nous occupe, Mirabeau, Collect. t. II, p. 133.
  • 3User de tempérament, de ménagement. Il est des circonstances où l'on doit savoir biaiser.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XVe s. Les mines se tournent souvent en biaisant et sont estroictes, et courts bastons y sont necessaires, Juvénal Des Ursins, Charles VI, 1420. Et estoient ces pieux plantés en biaisant, les pointes tournées devers nos gens, Bouciq. I, chap. 24.

XVIe s. Timagoras juroit que, pour presser ou biaiser son œil, il n'avoit jamais apperçu doubler la lumiere de la chandelle, Montaigne, II, 361. Epaminondas tira toute son armée en biaisant sur le costé gauche, Amyot, Pélop. 40. Biaizant la rondeur de ce grand univers, Belleau, t. I, f° 207, dans RAYNOUARD, Lexique. Biaisant ceste mer, cherche un port asseuré, Du Bartas, p. 233, dans RAYNOUARD, ib.

ÉTYMOLOGIE

Biais ; provenç. biaisar.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BIAISER. Ajoutez : - REM. Biaiser s'est dit, dans le XVIIe siècle, au sens de se rapprocher de. Cette pensée, dont la hardiesse biaisait à mon humeur, Cyrano de Bergerac, Hist. comique des États et empires de la lune, Paris, 1855, p. 98.