« blessure », définition dans le dictionnaire Littré

blessure

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

blessure

(blè-su-r') s. f.
  • 1Plaie faite par un instrument tranchant ou contondant. Il mourut de ses blessures. Il lui fait dans le flanc une large blessure, Racine, Phèd. V, 6.
  • 2 Fig. Atteinte morale. …Il est des blessures Dont un cœur généreux peut rarement guérir ; La cicatrice en reste…, Voltaire, Tanc. V, 3.
  • 3Rouvrir une blessure, en séparer les lèvres déjà agglutinées.

    Au figuré, rouvrir la blessure, renouveler les douleurs morales. Vos regards vont rouvrir mes blessures, Racine, Andr. II, 2. Il va percer mon cœur et rouvrir ma blessure, Voltaire, Alz. III, 3.

SYNONYME

BLESSURE, PLAIE. La blessure est une lésion qui vient par une cause extérieure, par un coup, par une contusion ; la plaie est plus générale et peut venir même par des causes intérieures. Un ulcère est une plaie et n'est pas une blessure. Un chirurgien, qui ouvre un abcès, qui enlève une tumeur, fait une plaie et non pas une blessure.

HISTORIQUE

XIIIe s. En tel cas ma bleceure me doit escuser, Beaumanoir, LXIX, 19. Qui sane [guérit] les atriblez et lie les bleceures, Psautier, f° 176.

XIVe s. Et comment que li fers tranchans En soit, devers les fins amans Si n'est mie li cops mortels ; Ainsois le tesmoigne pour tel Que nulz n'en voit la blesseüre, Machaut, p. 23.

ÉTYMOLOGIE

Blesser. Au XIIIe et au XIVe s., blesseure était de quatre syllabes ; et au XVIe, où l'on écrivait encore blesseure, Bèze remarque que ceux qui parlent bien disent blessure.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BLESSURE. - HIST. Ajoutez : XIIe s. Car plaie ne sursaneüre [cicatrice] N'out el cors, ne ne blesceüre, Wace, St Nicholas, V. 1112.