« braise », définition dans le dictionnaire Littré

braise

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

braise

(brê-z') s. f.
  • 1Bois réduit en charbons ardents. Une belle braise. La braise donne beaucoup de chaleur. Un cerf dont les chairs n'avaient point encore petillé sur la braise, Chateaubriand, Natch. II, 89. Il [un génie qui anime et transforme la braise du feu du prisonnier] me fait voir, sur la braise animée, Des bois, des mers, un monde en peu d'instants, Béranger, Feu du pris.

    Gigot à la braise, gigot cuit dans une braisière.

    Fig. Tomber de la poêle dans la braise, tomber d'un état fâcheux en un pire. Je tombai par malheur de la poêle en la braise, Régnier, Sat. X.

    Passer sur quelque chose comme chat sur braise, se dit pour exprimer qu'on glisse sur un sujet sans oser en parler à fond. Le garde des sceaux parla peu, dignement, en bons termes, mais comme un chat qui court sur la braise, Saint-Simon, 514, 60. Harcourt, qui parla après [d'Estrées], fut court et de même avis ; Noailles parut comme un chat sur braise, Saint-Simon, 426, 153.

    Le rendre chaud comme braise, se venger à l'instant.

    Être chaud comme braise, avoir un tempérament ardent. Dans les gardes françaises J'avais un amoureux Fringant, chaud comme braise, Jeune, beau, vigoureux, Vadé, Amante abandonnée.

    Fig. Être sur la braise, être en proie à une vive anxiété, à une extrême impatience.

  • 2 Fig. Ardeur. Si vos yeux sont toute sa braise, Et vous la fin de tous ses vœux, Malherbe, III, 1.

    Vieux en cet emploi. Les Calabraises sont noires dans la plaine, blanches sur les montagnes, amoureuses partout ; Calabraise et braise, c'est tout un, Courier, Lett. I, 157.

  • 3Charbons éteints. Braise de boulanger. La braise est très commode pour allumer le feu. La braise asphyxie comme le charbon.

HISTORIQUE

XIIe s. Et cil guardad e vit à sun chief un pain quit sur breze, et ewe en un vaissel, Rois, 320.

XIIIe s. Lors les ont mises sor la brese, Qui des tisons lor fu remese [restée], Ren. 927. En [on] vos deüst ardoir en brese, Si que la poudre en fust ventée, ib. 12878. C'est amor qui soufle et atise La brese qu'il t'a ou cuer mise, la Rose, 6424. Li remembrers m'en met la breise Au cuer de fine amor veraie, Roman de la poire.

ÉTYMOLOGIE

Namurois, brèje ; rouchi, bresse ; provenç. et espagn. brasa ; ital. bracia, brascia, bragia ; du germanique : flamand brase ; ancien allemand, bras, feu, brasen, brûler ; suédois, brasa, feu vif ; anc. scandinave, brasa, souder, braser. Il y a aussi dans le celtique (gaélique) brath, conflagration.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BRAISE. Ajoutez :
4Dans l'argot des ateliers, de la braise, de l'argent, c'est-à-dire de quoi faire bouillir la marmite. Là, ce dernier, pour montrer qu'il n'entrait pas en ménage sans braise, exhiba à son pays deux billets de 100 fr. Gaz. des Trib. 30-31 oct. 1876, p. 1061, 1re col.