« cage », définition dans le dictionnaire Littré

cage

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cage

(ka-j') s. f.
  • 1Petite loge portative où l'on a des oiseaux vivants. Oui, mais j'aperçois des réseaux ; En cage on mettra les oiseaux, Béranger, Enrh.
  • 2Loge portative ou non, garnie de barreaux, pour renfermer des animaux et même des hommes. Don Quichotte fit ouvrir la cage des lions. Un renard que Martin porte au Louvre en sa cage, Régnier, Sat. X. Louis XI fit enfermer le duc de Nemours dans une cage de fer à la Bastille, Voltaire, Mœurs, 94. Ce n'est point dans une ménagerie où l'on tient en cage les secrets de Dieu qu'on peut apprendre à connaître la sagesse divine, Chateaubriand, Génie, I, V, 4.

    Familièrement. Mettre un homme en cage, le mettre en prison. Nos gens sortent de cage, La Fontaine, Rém.

  • 3 Terme d'architecture. La cage d'une maison, les quatre gros murs. La cage d'un escalier, l'espace qu'il occupe. La cage d'un clocher, d'un moulin à vent, l'assemblage de charpente qui en forme le corps.
  • 4Loge de verre d'une pendule.

    L'espace compris entre les deux platines d'une montre.

    Ensemble des pièces qui meuvent le métier à bas.

    Treillis d'une boutique d'orfévre.

    Coffre à poisson.

    Grillage de bois près de la bonde d'un étang.

  • 5 Terme de pêche. Sorte de nasse.
  • 6 Terme de marine. Synonyme de hune et de baille.

PROVERBES

Il vaut mieux être oiseau de campagne qu'oiseau de cage, c'est-à-dire rien ne vaut la liberté.

La belle cage ne nourrit pas l'oiseau, c'est-à-dire on peut, ayant du luxe, manquer du nécessaire.

HISTORIQUE

XIIIe s. Sa cage [le lion] a derompue et toute depecie, Berte, II. Il fist prendre le calife et le fist mettre en une cage de fer, et le fist jeunner tant comme l'on peust faire homme sanz mourir, Joinville, 278.

XIVe s. …et li aigles sera Mis en une prison et mis en une cage, Guesclin, 8974. …Diex fu engrans [courroucé] De penre [prendre] crueuse vengeance, Si que tantost, sans plus attendre, Pour justice et vengeance prendre, Fist la mort issir de sa cage, Pleine de foursen et de raige, Machaut, p. 73. L'en ne peut mie si legierement reprendre son oisel, quant il est eschappé de la cage, comme de garder qu'il ne s'envole, Ménagier, I, 6.

XVe s. Iceulx par plusieurs fois vers Chasteaumorant à conseil se mirent, pour adviser qu'ils pourroient faire pour estre tirés hors de celle caige, Boucic. II, ch. 29. Certain engin, appelé caige, pour prendre les sangliers, Du Cange, cagia. Pescher à la main et à la caige, Du Cange, ib.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. caige ; wallon, chaive ; namur. chaife ; provençal moderne, gavi, s. m. ; espagn. et port. gavia ; ital. gabbia et gaggia ; Venise et Sardaigne, cabbia ; du latin cavea, de même radical que cavus, creux (voy. CAVE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CAGE. Ajoutez :
7 Terme d'artillerie. Verser en cage, voy. VERSER, n° 13. Les chevaux, effrayés par les projectiles, se dérobent, et le canon verse en cage, Campagnes de l'armée d'Afrique par le duc d'Orléans, publiées par ses fils, 1870, p. 337. Une autre pièce fut versée en cage, obstrua le passage et arrêta quelque temps le mouvement de retraite, H. Gaidoz, Rev. des Deux-Mondes, 1er août 1874, p. 506.