« cane », définition dans le dictionnaire Littré

cane

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cane

(ka-n') s. f.
  • La femelle du canard.

    Familièrement. Marcher comme une cane, marcher en se dandinant. Il est vrai, je l'avoue ici, Saint-Amand n'est pas diaphane ; Il est gros et gras, Dieu merci, Et tord la croupe en cul de cane, St-Amant, Épigr. 27.

    Faire la cane, faire un plongeon, ou se jeter à plat ventre. La nef du fort Ilionée… Celle du fidèle Achatès… Faisoient en mer cent pirouettes ; Qui pis est, la cane souvent, Scarron, Virg. trav. I.

    Fig. Se dérober à propos, faire le plongeon à l'approche du danger, montrer de la poltronnerie.

HISTORIQUE

XIIIe s. L'en vendoit les froumaiges et les poules et les annes, Hist. occid. des croisades, t. I, p. 493.

XIVe s. Où il a estang bien garny D'oiseaulx de riviere parmy Quennes, mallars, qui vont noant [nageant], Modus, f° CVI, verso.

XVe s. Il fut plus esbahi qu'un canet, Louis XI, Nouv. XCVI. Du surplus ne servoit à rien, Fors à boire comme une cane, Coquillart, Simple et rusée.

XVIe s. Par dieu, qui fera la canne de vous aultres, je foys moyne en mon lieu, Rabelais, Garg. I, 42. Bien luy servit de faire la cane, car aultrement le coup lui donnoit sans doubte dans l'estomac, Montaigne, I, 12. J'aime les pluyes et les crottes comme les cannes, Montaigne, IV, 104. Mais la femme n'y voulut onques entendre, et fit la cane, au moyen de quoi il n'avoit pu rien faire, Despériers, Contes, CXXIII. L'oie et les canes communes et d'Inde y tiennent le premier rang, desquelles deux dernieres sort une troisiesme et bastarde race, quand le canard d'Inde et la cane commune s'accouplent ensemble, De Serres, 346. La cane d'Inde est plus grossette que la commune… et specialement le jars, De Serres, 379. La charge d'un canard est de huit ou dix canes, De Serres, 377. Quand les canes vont aux champs, les premieres vont devant, Oudin Il est comme les canes, toujours le bec en l'eau, Oudin

ÉTYMOLOGIE

Picard, énette. L'ancien français est ane, de anas, canard, d'où quelques étymologistes ont tiré cane, par l'épenthèse d'un c. Puis au XIVe siècle on voit paraître cane, que Diez rattache au radical allemand Kahn, bateau, avec raison, comme le montre le bas-latin canardus, sorte de navire, mot qui se trouve dans Orderic Vital, auteur du commencement du XIIe siècle.