« casemate », définition dans le dictionnaire Littré

casemate

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casemate

(kâ-ze-ma-t') s. f.
  • 1 Terme de fortification. Souterrain voûté à l'épreuve de la bombe.

    Autrefois, plate-forme à loger du canon, qui était pratiquée dans la partie du flanc proche de la courtine, et qui faisait une retraite ou un enfoncement vers la capitale du bastion.

    Par extension et dans le langage des soldats, cachot. On le laissera pourrir dans un trou de casemate. Dans le même langage il signifie aussi quelquefois latrines.

  • 2 Terme de chasse. Trou dans lequel les blaireaux et les renards font tête aux bassets.

HISTORIQUE

XVIe s. Les autres vuidoyent chasmates, rembarroyent faulses brayes, erigeoyent cavaliers, Rabelais, Pant. III, Prologue. Encores que les bastions ne soyent pas defendus d'artillerie d'aucunes casemates basses, ils ne laissent de l'estre très bien de l'harquebuserie des courtines, Lanoue, 337. Assisté de dix compagnons, il dessendit dans le fossé de la ville, se precipite dans une casemete, que ne pouvant garder, il mit en feu, D'Aubigné, Hist. III, 39 (alias : casemate). Fortiffié à la vieille mode, sans flancs, parapects, boulevarts, ravelins, cases-mattes, plates-formes, ny aucun rempart, Carloix, V, 14. Casemattes, Carloix, VI, 40. Casmates, Carloix, VII, 10. Nous voyons souvent une milliasse de pauvres hommes fricassés sous une mine ou cazemate, Paré, IX, Préf. Nous gagnasmes aussi deux de leurs casemattes que nous leur avons rendues inutiles, Sully, Mém. t. III, p. 252, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. casamata ; de l'ital. casamatta. Ce mot paraît se décomposer en casa, maison, et matta, folle, dénomination bizarre et qui serait venue on ne sait de quel caprice. Aussi des étymologistes, et Diez entre autres, le rattachent au grec χάσμα, fossé, pluriel χάσματα ; mais on ne voit pas comment ce mot serait entré dans l'italien et sous cette forme.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CASEMATE. - ÉTYM. Ajoutez : M. Devic, Dict. étym., demande si ce mot ne serait pas une altération de l'arabe qasaba (voy. CASAUBA), l'm et et le b étant deux lettres sujettes à se substituer l'une à l'autre.