« cautère », définition dans le dictionnaire Littré

cautère

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cautère

(kô-tê-r') s. m.

Terme de médecine.

  • 1Agent chimique ou corps brûlant dont on se sert pour désorganiser une portion des tissus organiques, et la convertir en eschare.

    Cautère actuel, instrument de métal qu'on fait chauffer pour cautériser. Cautère potentiel, toute substance qui a chimiquement la faculté de brûler.

  • 2Petit ulcère artificiel, arrondi, que l'on ouvre dans les parties où abonde le tissu cellulaire. Panser, entretenir, supprimer un cautère. L'une se plaint des reins et l'autre d'un cautère, Régnier, Sat. X. Le vieux galant passait pour être garni de cautères, Saint-Simon, 127, 146.

    Fig. et populairement. C'est un cautère sur une jambe de bois, c'est-à-dire c'est un remède inutile, une chose qui ne peut avoir aucun résultat.

    Par plaisanterie, cautère royal s'est dit autrefois pour la marque que la justice infligeait à certains condamnés. Le nuage est fort épais ; j'ai bien peur que, s'il vient à crever, il ne grêle sur mon dos force coups de bâton, ou que, par quelque ordonnance plus forte que toutes celles des médecins, on ne m'applique tout au moins un cautère royal sur les épaules, Molière, Le médecin volant, 14.

HISTORIQUE

XIVe s. Et en medecine c'est legiere chose de savoir ce que il est dit du miel et du vin et de ellebore et de cauteres et de incisions, Oresme, Eth. 164.

XVIe s. Je dis derechef qu'il n'est besoin de paroles à ceux qui ont esté quelquefois piqués du cautere de la conscience, Calvin, 68. Le pecheur navré du cautere de son peché, et comme brisé par la terreur de l'ire de Dieu, Calvin, Instit. 461. Medecines, purgations, cautheries, saignées et scariffications, Carloix, VI, 50.

ÉTYMOLOGIE

Καυτήριον, de ϰαίειν, brûler (voy. CAUSTIQUE) ; provenç. cauteri ; esp. et ital. cauterio.