« censeur », définition dans le dictionnaire Littré
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censeur
- 1Magistrat dans l'ancienne Rome. Les censeurs, qui étaient au nombre de deux, dénombraient les citoyens, estimaient les biens et veillaient au maintien des mœurs.
- 2Dans le langage général, celui qui censure la conduite, les actions d'autrui. Un censeur malveillant.
Tout babillard, tout censeur, tout pédant Se peut connaître au discours que j'avance
, La Fontaine, Fabl. I, 19.Tout ce que je désire Trouve en vous un censeur prêt à me contredire
, Racine, Brit. III, 9.Ah ! quittez d'un censeur la triste diligence
, Racine, ib. I, 2.Je converse avec moi-même comme avec le plus légitime censeur de ma vie
, Bossuet, Pensées chrétiennes, 32.On s'érige en censeur de ces faits éclatants
, Massillon, Myst. Incarn.Un censeur des défauts qu'on trouve en leur conduite
, Molière, D. Garcie, II, 1.Jean-Baptiste devient le censeur d'une cour voluptueuse
, Massillon, Car. Mélang.Vous devez être un censeur rigoureux de votre propre conscience
, Massillon, Car. Parole.Des attentions si religieuses trouvèrent des censeurs dans le monde
, Massillon, Panég. S. Louis.Ce rigide censeur
, La Bruyère, XII.Ô juges, quelle majesté de vos séances ! quel président [Dieu] de vos assemblées, mais aussi quel censeur de vos jugements !
Bossuet, le Tellier.Le public, rigide censeur des hommes de cette fortune et de ce rang
, Bossuet, ib.Adj.
Les plus censeurs ne me reprochent rien
, Rotrou, St-Genest, III, 2.Celui qui censure les écrits, y relève les fautes.
Je vous arrête à cette rime, Dira mon censeur à l'instant… Maudit censeur ! te tairas-tu ?
La Fontaine, Fabl. II.Ainsi s'expliqueront nos censeurs sourcilleux
, Boileau, Ép. X.Puis-je lui dénier quelque part dans mes discours, après qu'il en a été si souvent et le censeur et l'arbitre ?
Bossuet, Or. fun. Cornet.Et peut-être ta plume aux censeurs de Pyrrhus Doit les plus nobles traits dont tu peignis Burrhus
, Boileau, Ép. VII. - 3Agent préposé à l'examen des livres, journaux, pièces de théâtre, dessins, etc. Le censeur refusa son approbation. Censeur royal. Censeur dramatique.
- 4Officier de l'ancienne université qui examinait les récipiendaires. En Sorbonne, les censeurs donnaient leur suffrage par billets.
- 5Censeur des études, surveillant des études et de la discipline dans un lycée. Le censeur du lycée de Louis le Grand.
- 6Censeur de la banque, censeur d'une société commerciale, mandataire des intéressés pour le contrôle des actes des administrateurs.
HISTORIQUE
XIVe s. Li cenceur nombroient le peuple
, Bercheure, f° 2, verso.
XVe s. Quelques censeurs de ce temps ont descouvert que nous n'en feuilletasmes pas un
, D'Aubigné, Conf. II, 6.
ÉTYMOLOGIE
Censor, censeur, proprement celui qui compte.