« châtiment », définition dans le dictionnaire Littré

châtiment

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

châtiment

(châ-ti-man) s. m.
  • Peine qui a pour but la correction de celui à qui on l'inflige, et aussi, par extension, une punition en général. Infliger un châtiment. Il a reçu le châtiment de sa faute. S'humilier sous le châtiment. Faites son châtiment de sa confusion, Corneille, Cinna, IV, 4. … pour châtiment de sa témérité Il lui faudrait du front tirer le diadème, Corneille, Nicom. V, 7. … et si tu ne veux qu'un châtiment soudain T'ajoute aux scélérats qu'a punis cette main…, Racine, Phèd. IV, 2. Vous voulez qu'un roi meure, et pour son châtiment Vous ne donnez qu'un jour, qu'une heure, qu'un moment, Racine, Andr. IV, 3. L'âme sait que le châtiment répare l'ordre du monde blessé par l'injustice, Bossuet, Connaiss. V, 6. Vous y pouvez encore joindre une autre suite ; c'est la suite visible d'un continuel châtiment sur les Juifs, qui n'ont pas reçu le Christ promis à leur père, Bossuet, Hist. II, 13. Prendre châtiment des rebelles, Perrot D'Ablancourt, Arrien, liv. VIII, dans RICHELET. Le partage des hommes comme des bêtes y est [dans les états despotiques] l'instinct, l'obéissance, le châtiment, Montesquieu, Espr. III, 10.

    Punition infligée aux animaux à la suite d'une désobéissance ou de manifestations dangereuses.

REMARQUE

L'Académie écrit remercîment ou remerciement ; pourquoi n'écrit-elle pas châtiment ou châtiement ? ou réciproquement, pourquoi pas remerciment ? Ces anomalies compliquent inutilement l'orthographe.

HISTORIQUE

XIIe s. Il aporterent briefs, tel de castiement De ço que li prelat errouent malement, Tel de suspensiun…, Th. le mart. 66. Oez de vostre pere sun bon chastiement, E de vostre arcevesque sun amonestement, ib. 80. Droiz est ke la sainte pense [pensée] rapresset par spiritueil chastiement tot ce ke ele sent charneilment elleveir en soi, Job, 452.

XIIIe s. Quant j'oï ce chastiement, Je repondi iréement, la Rose, 3083.

XVe s. Ore prangne chascun ci chastiment ; Saiges n'est pas qui en tel service entre, Deschamps, Femme et enf.

XVIe s. Je visiteray avec verges leurs iniquitez, et leurs pechez avec chastiement, Calvin, Instit. 833. Les derniers chastiements sont employez par la justice plus pour l'exemple que pour l'interest de ceux qui les souffrent, Montaigne, Lettre IX.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. chastiament ; anc. catal. castigament ; espagn. castimento ; de castigamentum, de castigare, châtier. Dans l'ancienne langue, chastiement était de quatre syllabes ; on le trouve de trois dès le XVe siècle. A côté de chastiement, l'ancienne langue avait fait chastoi, qui signifiait correction, remontrance.