« chaume », définition dans le dictionnaire Littré

chaume

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

chaume [1]

(chô-m') s. m.
  • 1Portion de la tige des céréales qui reste sur pied après la récolte.
  • 2 Terme de botanique. Nom de toute tige cylindrique, simple ou rarement ramifiée, le plus souvent fistuleuse, offrant de distance en distance des nœuds d'où partent des feuilles alternes et engainantes : c'est la tige des graminées.
  • 3Champ où le chaume est encore sur pied. Les perdrix se réunissent dans les chaumes. Nous mîmes une demi-heure pour nous rendre à Athènes à travers un chaume de froment, Chateaubriand, Itin. 171.

    Terme d'ancienne coutume. Chaumes, landes et bruyères.

  • 4La paille qui couvre les maisons de village. Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre, Malherbe, VI, 18. Du chaume ! des roseaux ! voilà donc sa retraite ! Voltaire, Scythes, III, 1. Il [le roi d'Yvetot] faisait ses quatre repas Dans son palais de chaume, Béranger, Yvetot.

    Fig. Toit de la maison du paysan, du pauvre, et, par extension, cette maison même. Vous qui habitez sous le chaume. Et les princes verront les chaumes préférés Au faste ambitieux de leurs palais dorés, Corneille, Imit. I, 24. La justice, fuyant nos coupables climats, Sous le chaume innocent porta ses derniers pas, Delille, Géorg. III. Elle [notre gloire] épouvante encor les rois Et nous bannit des humbles chaumes, Béranger, Ch. d'asyle. Dans les palais et sous le chaume Moi, dit la sœur, j'ai de mes mains Distillé le miel et le baume…, Béranger, Deux sœurs de ch.

    Être né, vivre sous le chaume, c'est-à-dire dans l'humble condition des paysans.

HISTORIQUE

XIIIe s. À Paris [j'] emportoie chaume, busche et estrain, Berte, LXXIII. D'autre part sunt li mur de bue, Qui n'ont pas d'espès plaine paume ; S'est [la maison] toute coverte de chaume, la Rose, 6132. Sor ung poi de chaume ou de fain [foin], ib. 10171. En yver, par la grant froidure, Se gisoit sor la chaume dure, Deux coutes metoit desus soi, Rutebeuf, II, 210. Premier ne demanderent qu'un peu de repostaille, Atout un pou d'estrain ou de chaume ou de paille, Rutebeuf, 176. Bien dire sans bien faire est comme feu de chaume Qu'on esteint de legier du pié ou de la paume, J. de Meung, Test. 695.

XIVe s. Si tu sens que tes ennemis Viengne, prie tous tes amis Et fait tantost ton mandement… Mais garde le contremander : Car li contremant du royaume Ont fait ardoir maint toit de chaume, Machaut, p. 108.

XVe s. Cheurent par milliers morts et navrez en grand confusion et desolation l'un sur l'autre, en telle maniere que les mons et multitude de morts et navrez estoient, en plusieurs lieux, plus grans que ne sont les chaumes des moissons au mois d'aoust, Monstrelet, t. I, ch. 47, p. 75, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Le latin calamus. Le bas-latin calma répond à chaume féminin, qui se trouve quelquefois dans l'ancien français.