« ciment », définition dans le dictionnaire Littré

ciment

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

ciment

(si-man) s. m.
  • 1Poudre de tuiles et de briques pilées, qu'on mêle avec de la chaux, pour lier les pierres des murs et des autres bâtiments.

    Ciment romain, sorte de mortier, ainsi nommé bien que les Romains ne l'aient jamais connu, qui possède à un degré supérieur toutes les propriétés des chaux hydrauliques, c'est-à-dire qu'il acquiert presque instantanément, à l'air et à l'eau, dureté et imperméabilité. Le ciment de Vassy, qui est le ciment romain le plus renommé, provient d'un calcaire argileux et magnésien, dur, d'une couleur bleu-cendre, que l'on trouve immédiatement au-dessus du liais, et que l'on calcine dans des fours à chaux ordinaires. Ce ciment est naturellement hydraulique : aussi s'en sert-on dans les constructions où l'on craint l'action de l'humidité.

    Ciment hydraulique ou pouzzolane, nom donné à un produit volcanique provenant des débris de laves poreuses ou dures.

    Par extension. Ce nid qu'avec tant d'art, Au même ordre toujours architecte fidèle, à l'aide de son bec maçonne l'hirondelle ! Comment, pour élever ce hardi bâtiment a-t-elle, en le broyant, arrondi son ciment ? Racine L. Relig. I.

    Fig. D'un ciment éternel ton église est bâtie, Boileau, Lutr. VI.

    Fig. Cela est fait à chaux et à ciment, cela est solidement établi.

  • 2 Fig. Ce qui sert de lien, de moyen d'union. La vertu est le meilleur ciment qui puisse lier les amis ensemble. L'unité de principes et de législation, ciment des agglomérations humaines.

HISTORIQUE

XIIIe s. Bien l'atacha à fort ciment, Ren. 20192. Et si est sa meson couverte D'une grant piere d'aymant ; Li mur entor sont à cimant, Rutebeuf, II, 31.

XIVe s. Tuit ensemble se tiennent comme poix à ciment, Girart de Ross. V. 4601. Tant soit par eau, ou par ciment, Ou autre sorte infiniment, Tousjours seroit ce y mescompter Et tousjours besoigne à refaire, Traité d'alch. 531.

XVIe s. À telle cause est appellé ciment de paste, comme l'autre de fonte, pour sa qualité refondante toutes les fois qu'on s'en veut servir, De Serres, 768. Ces cimens resistent à l'eau dès incontinent estre posés, De Serres, 768. L'Estat, c'est à dire la domination, ou bien l'ordre certain en commandant et obeissant, est l'appuy, le ciment et l'ame des choses humaines, Charron, Sagesse, I, 51.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. cimen ; espagn. cimento, ciment, cimiento, base ; portug. cimento ; du latin caementum, moellon, de caedere, tailler.