« collier », définition dans le dictionnaire Littré

collier

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

collier

(ko-lié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel l's se lie : des colliers enrichis de pierreries, dites : des ko-lié-z enrichis…) s. m.
  • 1Ornement de cou en forme de chaîne ou de chapelet. Collier de perles, de pierreries.

    Chaîne d'or que portent les chevaliers de certains ordres. Le collier de l'ordre du Saint-Esprit. Vous serez obligés de venir prendre le collier, Sévigné, 493.

  • 2Sorte de collier à l'usage des esclaves, des animaux. Il mit un collier au cou de son esclave. Le collier d'un chien. Des chiens dont le pavé se couvre, Distinguez-nous à nos colliers, Béranger, Requête. … Le collier dont je suis attaché, De ce que vous voyez [le cou pelé] est peut-être la cause, La Fontaine, Fabl. I, 5.

    Chien au grand collier, chien d'attache qui conduit les autres.

    Fig. C'est un des grands colliers, des gros colliers de la compagnie, c'est-à-dire il a beaucoup d'autorité, de crédit dans sa compagnie. De ces auteurs au grand collier Qui pensent aller à la gloire Et ne vont que chez l'épicier, Scarron, dans RICHELET.

    Collier de force, collier garni de pointes en dedans, et dont on use pour dresser certains chiens d'arrêt.

    Courroie embrassant le cou des animaux et servant à les attacher à l'écurie.

  • 3Pièce principale du harnais des animaux de trait, et qui est composée des coussins et des attelles.

    Collier de cheval, partie du harnais qu'on passe au cou du cheval, et à laquelle les traits sont attachés.

    Cheval de collier, cheval de trait, et par abréviation, un collier. Il y a tant de colliers pour le service de cette ferme. Le Normand fermier général fournit de bons chevaux à Crecy, son ami, et ne donna que des colliers et des charrettes à l'autre, Saint-Simon, 47, 41.

    Cheval franc de collier, se dit des chevaux de la bonté desquels on juge par la franchise ou par la lâcheté dont ils tirent au collier.

    Fig. et familièrement. Être franc du collier, se dit d'un homme sur qui l'on peut compter pour tout ce qui est action… tu n'es pas comme moi Franc du collier, La Fontaine, Lun. Il faut voir sur-le-champ si les vice-baillifs Sont si francs du collier que vous l'avez promis, Regnard, le Joueur, III, 9. Le duc d'Orléans se passait difficilement de pincer ceux qu'il ne trouvait pas ce qu'il appelait francs du collier, Saint-Simon, 390, 4.

    Donner un coup de collier, faire un effort, une tentative, dans un moment de nécessité ; aider à quelqu'un.

    Donner à plein collier, tirer vigoureusement ; et, figurément, même sens. Un fanatique qui a donné à plein collier dans les billets de confession, Voltaire, Lett. d'Argental, 7 juill. 1769.

    Collier de misère, travail rude et assujettissant ; existence pénible.

  • 4 Terme de boucherie. La partie du cou dans le bœuf la plus rapprochée de la tête.

    Maniement pair ou double, commun aux deux sexes, répondant aux trois quarts supérieurs environ de la longueur du bord antérieur de l'épaule.

  • 5Marque naturelle autour du cou d'un animal. Un chien noir qui a un collier blanc.

    Petit chapelet de plumes, d'écailles, de plis ou de callosités qui entoure quelquefois le cou des oiseaux.

    Partie du corps des mollusques (hélices) qui déborde le pied, sous laquelle celui-ci se retire et qui remplit l'ouverture de la coquille.

    En pathologie, éruption dartreuse qui fait le tour du cou comme un collier.

  • 6 Terme d'architecture. Astragale taillé en perles, en olives ou en patenôtres.
  • 7 Terme de pêche. Corde qui, tenant au bout du verveux, l'attache à quelque objet solide.
  • 8 Terme de marine. Cercle de fer servant à contenir les mâts de hune, de perroquet, les bouts dehors, etc.
  • 9 Terme de ponts et chaussées. Cercle de fer ou de cuivre, qui maintient par le haut les poteaux tourillons des portes des écluses.
  • 10Arc de l'éperon qui embrasse le talon.

HISTORIQUE

XIIIe s. Li liemiers s'en vient devant, Son lien el col bel et grant, Dont li colers ert de fin or, Partonopex, V. 1819. Bien sevent mes regles garder, Et sunt si très bon escolier Qu'il traient tuit à mon colier, la Rose, 19194. Tout plainement droit escolier Ont plus de paine que colier [porte-faix], Quant ils sont en estrangeté, Rutebeuf, 229. Et se feri [le roy] entre les Turs si avant, que il li empristrent la coliere de son cheval de feu grejois, Joinville, 230. Nus bourelier ne puet faire colier de mouton ou de bazane, Liv. des mét. 221.

XIVe s. Un collier d'or, à dix neuf turterelles blanches, esmaillées, et sur la plus grant a un rubis, pesant sept onces six esterlins, De Laborde, Émaux, p. 220. Un autre collier d'argent, à sonnettes, pour un petit chien, De Laborde, ib. Le collier [du cerf] c'est une chair qui est entre la hampe et les espaules, et vient tout a tour par dessus l'os, du long de la hampe, sur le jargel, Modus, f° XXII, verso.

XVe s. Le frain aux dents, franc au collier, Villon, Petit testam.

XVIe s. Une chasse qui se conduict plus par subtilité que par force comme celle des colliers [collets], de nos lignes et de l'hamesson, Montaigne, II, 170. Il ne doute les loups, tant soient-ils redoutables, Ny les mastins armez de colliers effroyables, Ronsard, Bergeries, Églogue 1.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. colar ; espagn. collar ; ital. collare ; du latin collare, de collum (voy. COU).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

COLLIER. Ajoutez :
11Collier argenté ou grand collier argenté, sorte de papillon, papilio euphrosyne, plus exactement argynnis euphrosyne, le petit collier argenté, argynnis selene.