« conservateur », définition dans le dictionnaire Littré

conservateur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

conservateur, trice

(kon-sèr-va-teur, tri-s') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui conserve. Le prince est le conservateur des biens et de la liberté de ses sujets. Cette mère a été soigneuse, vigilante, conservatrice du bien de ses enfants.
  • 2Titre de préposés à la garde de certaines choses, de certains droits. Conservateur des priviléges des villes. Le conservateur des hypothèques. Au fond de la salle où elle fut reçue étaient placés les conservateurs du sénat, Staël, Corinne, liv. II, ch. 1.

    Employé supérieur dans les musées, les bibliothèques, etc. On savait où ils étaient [les manuscrits perdus] ; c'était matière à exercer le zèle des conservateurs, Courier, I, 82.

    Le principal agent de l'administration des eaux et forêts.

    Conservateur des chasses, ancien privilégié ou employé dans les forêts royales.

    Autrefois, juge conservateur, ou, simplement, conservateur, juge établi pour conserver les priviléges accordés à un corps.

    Titre d'office dans quelques universités et dans d'autres corps, dont les fonctions consistent à veiller au maintien des droits et des priviléges.

    Grand conservateur, une des principales charges de l'ordre de Malte.

  • 3 Adj. Qui conserve. Les lois conservatrices de la monarchie. Pour assurer l'exécution de ce traité, on proposa d'assembler une armée conservatrice de cette neutralité singulière, Voltaire, Charles XII, 5. Le Panthéon n'existerait plus s'il n'eût été consacré par le culte des apôtres… Cet esprit conservateur se faisait remarquer dans tous les ordres de l'Église, Chateaubriand, Génie, IV, VI, 6. Il vaut mieux menacer ces provinces et laisser aux Russes quelque chose à perdre pour les décider à une paix conservatrice, Ségur, Hist. de Napol. VIII, 7.

    Sénat conservateur, le premier corps de l'État dans le régime impérial.

    Dans le langage politique, le parti conservateur, celui qui est opposé au parti qui poursuit le renouvellement des sociétés. On dit aussi substantivement un conservateur, les conservateurs. Le Conservateur, titre d'un journal qui dans les premiers temps de la Restauration défendit les principes de l'autorité et de la légitimité contre ceux de la liberté et du droit populaire.

HISTORIQUE

XIVe s. Le prince est garde de juste, et conservateur de justice et de equalité, Oresme, Eth. 155.

XVe s. Conservateurs ordonnez sur l'entretenement de ce present traicté, Monstrelet, t. II, p. 17, dans LACURNE. Par ces presentes eslisons et ordonnons conservateurs de ce present traicté, c'est à sçavoir de nostre costé messire…, Monstrelet, ib.

XVIe s. Ce sont les bons capitaines qui forment les bons soldats, d'autant qu'ils sont conservateurs de l'ordre et de la discipline, Lanoue, 284. L'université de Paris a été jusques à cy très soigneuse promotrice et conservatrice de ces droits, P. Pithou, 5. Choses odoriferantes et conservatrices [préservatrices] de pourriture, Paré, Mumie, 1. Non pour vous faire ni mes tuteurs ni protecteurs du royaume ni conservateurs de ma ville de Paris, Condé, Mémoires, p. 704.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. conservador, conservayritz ; espagn. conservador ; ital. conservatore ; du latin conservatorem, de conservare (voy. CONSERVER).