« cornard », définition dans le dictionnaire Littré

cornard

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cornard [1]

(kor-nar ; le d ne se lie jamais : un cor-nar effronté ; au pluriel, l's ne se lie pas : des kor-nar effrontés ; mais plusieurs la lient : kor-nar-z effrontés) s. m.
  • 1Qui a des cornes. Un diable, cornard effronté, Vilains, ici guette vos belles, Béranger, Contrat de m.
  • 2 Terme d'injure. Celui dont la femme est infidèle. L'un amasse du bien dont sa femme fait part à ceux qui prennent soin de le faire cornard, Molière, Éc. des f. I, 1. Ménélaüs, le franc cornard, Scarron, Virg. trav. II.
  • 3Cornard ou conard, membre d'une société bouffonne en Normandie, au XVIe siècle. Il y avait en Normandie un abbé de conards qu'on promenait sur un char, Voltaire, Mœurs, 82.
  • 4Instrument dont se servent les fondeurs de glaces pour ouvrir leur four.

HISTORIQUE

XIIIe s. S'est plus cornars qu'uns cers ramés Riches hons qui cuide estre amés, la Rose, 4825.

XVe s. Moult est uns clers qui a bon benefice, Dont il se puet seurement gouverner, Foul et cornart [sot], oultrecuidé et nice, Qui mondains veult au secle retourner, Deschamps, Poésies mss. f° 357.

XVIe s. Les triomphes de l'abbaye des conards, titre d'un livre imprimé à Rouen en 1587, Du Cange, abbas. Les conards ont leur confrairie à Notre Dame de Bonnes-nouvelles où ils ont un bureau pour consulter de leurs affaires. Ils ont par choix et election un abbé mitré, crossé et enrichi de perles, quand solennellement il est traîné en un charriot à quatre chevaux le dimanche gras et autres jours de baccanales, Du Cange, ib. Un arest rendu par devant l'abbé des cornards en ses grands jours tenus à Rouen, Du Cange, ib.

ÉTYMOLOGIE

Corne ; bourguig. conard.