« couenne », définition dans le dictionnaire Littré

couenne

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couenne

(koua-n') s. f.
  • 1La peau du cochon raclée. Couenne de lard.

    La peau des marsouins.

  • 2 Terme de médecine. Nom donné quelquefois à certaines taches congénitales ou altérations locales de la peau.

    Couenne inflammatoire, couenne pleurétique, concrétion d'un blanc jaunâtre, formée à la surface du sang provenant d'une saignée qu'on laisse se cailler dans un vase. La couenne se montre dans les maladies inflammatoires en général, et surtout dans les phlegmasies de la plèvre ou du poumon.

HISTORIQUE

XIIIe s. Rasis, Constantin, Avicenne I ont lessié la couenne, la Rose, 16164.

XIVe s. Oindre l'escorce ou couane du porc, Ménagier, II, 5. Comme un laboureur des champs a plus dure coane que le fils d'un roy, ib. III, 2. Quand les sangliers ont boutée et renversée la terre et la couenne de l'erbe pour querre les vers de la terre qu'ils mengent, Modus, f° XXXI, verso.

XVIe s. On en voit naistre d'aucuns ayans en quelque endroit du corps la figure et la substance d'une coinne de lard, Paré, XXII, 3. Coenne de lard, Paré, ib. Cornue, cuenne, recipient, aludel, materas, Paré, III, 638.

ÉTYMOLOGIE

Normand, quouane, gazon, sens qui se trouve à peu près dans un des exemples de l'historique ; picard, quouane, bête, poltron ; wallon, coiène ; génev. couanne de lard, grande saleté, force, vigueur, avoir la couanne d'oser ; provenç codena ; ital. cotenna, codenna ; napol. cotena. Origine difficile à déterminer, qui paraît pourtant bien être le latin cutis, peau. La difficulté est de trouver un suffixe enna ou ena ; si le mot venait de cutaneus, il serait en français couaine ; et, si l'on supposait que couaine se serait changé en couenne, il faudrait admettre que ce mot vient du français dans les autres langues romanes ; ce dont on n'a aucune preuve. Grandgagnage dit qu'en wallon on trouve cote di laine, peau de mouton, et que dans une ordonnance de 1735 on lit : Ordonnons que les laines d'agneaux et autres qui ne tiennent pas à la cotte… Cote paraît bien venir de cutis ; mais le suffixe n'est pas expliqué.