« curer », définition dans le dictionnaire Littré

curer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

curer

(ku-ré) v. a.
  • 1Enlever des immondices accumulées. Curer un puits, un fossé, un port.

    Curer la charrue, la débarrasser de la terre qui s'y attache.

    Curer une vigne en pied, ôter du cep des vignes tout le bois inutile.

    Se curer les dents, les oreilles, se nettoyer les dents, les oreilles avec un cure-dent, un cure-oreille.

    Terme d'eaux et forêts. Enlever les branches mortes, les chicots, les souches mal venues.

  • 2 Terme de fauconnerie. Donner une cure à un oiseau.

    V. n. Rendre la cure, en parlant de l'oiseau. Le faucon a curé.

SYNONYME

CURER, ÉCURER. Si vous nettoyez quelque chose en le frottant avec du grès, du sable, etc. pour le rendre clair, vous écurez, mais, si vous ôtez d'une concavité quelconque ce qu'elle peut renfermer de sale, vous curez. On doit donc dire et l'on dit : écurer des couteaux, des chandeliers, etc. et curer des puits, des fossés, des rivières.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ne sueffre sor toi nule ordure Lave tes mains, et tes dens cure, la Rose, 2176. Et furent les fossés curez dehors et dedans, Joinville, 275.

XIVe s. Nous loons un bon homme aucune foiz en disant qu'il ne cure des honneurs mondains, Oresme, Eth. 49. Aucune foiz par negligence ou pour ce que l'en n'en cure, sont aucuns ars empirez et oubliez en tout ou en partie par procès de temps, Oresme, ib. V, 16.

XVe s. Toutes voies point il [le comte de Foix] n'arresta jusques à tant qu'il lui eust donné cinq coups d'une dague ; et puis après commanda le comte qu'il fust mis dans la fosse, et il le fut, et là mourut, car il fut povrement curé de ses plaies, Froissart, II, III, 10.

XVIe s. Plus on attend, plus s'enracine le mal ; toutesfois il est encores guerissable, moyennant qu'on le cure par les causes plustost que par les accidens, Lanoue, 254. Gens de bras pour applanir les chemins, bastir ponts à passer les eaux, curer les rivieres, Amyot, Lucull. 49. Le temps de curer [émonder] les jeunes arbres est lorsqu'ils sont en seve, pour tant plus facilement en estre leurs plaies recouvertes, De Serres, 639.

ÉTYMOLOGIE

Berry, cuer, nettoyer ; provenç. curar, soigner et curer ; du latin curare (voy. CURE). Dans l'ancien français, curer signifiait à la fois soigner, avoir souci, et nettoyer.