« curiale », définition dans le dictionnaire Littré

curiale

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curiale

(ku-ri-a-l') s. m.
  • Terme d'histoire romaine. Membre de la classe appelée aux honneurs et aux charges des cités sous l'Empire. La seconde classe des citoyens était celle des curiales ou décurions, c'est-à-dire des propriétaires aisés, membres, non du sénat romain, mais de la curie ou corps municipal de leur cité, Guizot, Hist. de la civilis. en France, 2e leçon. Aucun curiale ne pouvait, par un acte personnel et volontaire, sortir de sa condition ; il leur était interdit d'habiter la campagne, d'entrer dans l'armée, d'occuper des emplois qui les auraient affranchis des fonctions municipales, avant d'avoir passé par toutes ces fonctions, depuis celle de simple membre de la curie jusqu'aux premières magistratures de la cité, ID. ib. Les curiales ainsi enfermés de gré ou de force dans la curie, ID. ib. Ils administraient les affaires du municipe, ses dépenses et ses revenus, soit en en délibérant dans la curie, soit en occupant les magistratures municipales ; dans cette double situation, les curiales répondaient non-seulement de leur gestion individuelle, mais des besoins de la ville, auxquels ils étaient tenus de pourvoir eux-mêmes, en cas d'insuffisance des revenus, ID. ib.

ÉTYMOLOGIE

Latin, curialis, de curia, curie. Vers la fin de l'empire curialis avait reçu parfois le sens de courtisan ; ce sens fut repris dans la latinité du moyen âge ; et au XVe siècle on voit, dans le français, curial avec le sens de courtisan : Ô curial, tant en court a d'envie Et de tourment qui d'accroistre ne cesse, Que dire puis partout sans villenie : Foulz la poursuit, et sages la delesse, Deschamps, Poésies mss. f° 26, dans LACURNE. Dieux, qu'à ces cours ont de dueil et de peine Ces curiaux qui dedans sont boutés, Deschamps, ib. f° 103. Cet emploi de curial vint d'une confusion avec une fausse étymologie de cour (voy. COUR).