« décours », définition dans le dictionnaire Littré

décours

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décours

(dé-kour ; l's ne se lie pas) s. m.
  • 1Décroissement de la lune ; le temps qui s'écoule de la pleine lune à la nouvelle. C'est un préjugé dans les campagnes qu'il y a des plantes qu'il faut semer ou cueillir, les unes pendant le croissant, les autres pendant le décours de la lune. Alors aussi les parties de la lune qui ont la nuit, commencent à ne plus voir la moitié de la terre qui a le jour, et nous sommes en décours pour elles, Fontenelle, les Mondes, 2e soir. Il y a de petits dieux qui font descendre la lune dans le décours, Voltaire, Dial. XV, 4.
  • 2Se dit aussi quelquefois du déclin des maladies. Sa pneumonie est dans le décours.

HISTORIQUE

XIIe s. La processiun vait, li munz [le monde] est en decurs [cours] ; Li plus i vunt à pié : car poi béent aillurs ; Saint Thomas li martyrs nus face veir [vrai] sucurs, Th. le mart. 165. Certes ensi cesset li decors de la grace, lai [là] où li recors n'en est, Saint Bernard, 563.

XIIIe s. Bien fustes fondei en decours, Quant teil seigneur aveiz perdu, Bien en deveiz estre esperdu, Rutebeuf, 42. Ce est la nuit et c'est li jors, Qui nos vies met en decours, Unicorne et serpent. Il fit la lune en ses tens, en croissant et en decors, Psautier, f° 124.

XIVe s. L'en doit planter avant l'ardeur du soleil et en decours, Ménagier, II, 2.

XVIe s. Puys briefvement recapituloyt tout ce qu'il avoyt leu, veu, faict et entendu on decours de toute la journée, Rabelais, Garg. I, 23. Cette prerogatifve par laquelle peut l'humaine nature, en decours de vie transitoyre, perpetuer son nom et sa semence, Rabelais, Pant. II, 8. Et feut cette salutation de tous, des marchans observée en tout le decours du bal, Rabelais, ib. V, 25. Et nous sembloyent les arbres se mouvoir ; toutesfoys ils ne se mouvent, mais nous, par le decours du basteau, Rabelais, ib. V, 26. Le commencement de corruption a tellement esté en Adam, qu'elle est espandue comme par un perpetuel decours des peres aux enfans, Calvin, Instit. 175. Jusques au decours de sa vieillesse, Amyot, Arist. et Cat. comp. 4. Il faut choisir le temps propre, sçavoir le decours de la lune, Paré, XVIII, 63. Je la [la vie] treuve et prisable et commode, voire en son dernier decours, où je la tiens, Montaigne, IV, 301.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. decors ; catal. decurs ; espagn. decurso ; ital. discorso ; du latin decursus, de de, et currere, courir.