« délai », définition dans le dictionnaire Littré

délai

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

délai

(dé-lè) s. m.
  • 1Temps accordé pour faire une chose. Demander un délai.

    Terme de procédure. Temps fixé par la loi, par le juge ou la convention, pour accomplir un acte ou s'en abstenir. Délai d'ajournement, d'appel. Bref délai ou délai d'abréviation, délai qui, moindre que le délai ordinaire, est fixé par le juge. Citer à bref délai. Délai d'augmentation, délai supplémentaire accordé à raison des distances. Délai de grâce, délai accordé par le juge au débiteur.

    Terme de législation militaire. Délai de repentir, délai accordé au militaire qui a quitté son corps, et avant lequel il n'est pas déclaré déserteur ; il varie en durée suivant le temps de paix ou le temps de guerre.

  • 2Retard, remise. J'irai sans délai. Ce délai de nos maux rendra leurs coups plus rudes, Corneille, Hor. III, 3. J'ai permis vos délais, mais non pas vos refus, Voltaire, Tancr. I, 4. Le sang d'un époux crie et ton délai l'offense, Voltaire, Scythes, V, 1.

HISTORIQUE

XIIe s. En long delai [ils] m'ont si desconforté, Couci, XI.

XIIIe s. Il a dit au valet : revat-en en arriés [arrière], Et me dis à ta dame [que] j'i vois [vais] sans delaiés, Audefroi le Bastard, Romancero, p. 34. Courant [elle] vint à sa mere, n'i fit pas long delai, Berte, LVII. Et il y vint sans delai, Chr. de Rains, 192. Renart regarde arere soi, Et voit qu'il viegnent sans deloi, Ren. 11317. Li delais n'a pas esté par me [ma] defaute de paiement fere, Beaumanoir, IX, 7. Et si alonge et met en delay moult de cozes par se [sa] parece, lesqueles il deust haster, Beaumanoir, IX, 20. Et s'il contremandent ne quierent delai, il ne gardent pas bien lor foi vers lor segneurs, Beaumanoir, IX, 49. Li besoinz que ge ai n'a mestier de delai, Psautier, f° 120.

XVe s. Sans nul delay le portier nous ouvry, Dedens nous mist, et puis nous respondy, Orléans, 1. Et alors, sans faire delay, Droict encontre elle m'en allay Pour la saluer humblement, la Font. 261.

XVIe s. Le roi apprit de lui puis après que les delez du duc de Savoie estoient favorisez par la pluspart des deputez, D'Aubigné, Hist. III, 469.

ÉTYMOLOGIE

Ital. dilata, s. f. ; du latin dilatum, supin de differre, différer, retarder. On disait aussi delaiement : Li message s'en tornerent sans autre delaiement, et vindrent à la porte, Villehardouin, XCV.