« démérite », définition dans le dictionnaire Littré

démérite

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démérite

(dé-mé-ri-t') s. m.
  • Ce qui fait qu'on perd de son mérite ; ce qui attire l'improbation. Ne l'avoir pas [l'ordre du St-Esprit], c'est un démérite à un duc et pair, Sévigné, 591. Enfin M. Guy Patin ne se donne pas pour dévot, et un air de dévotion, qui n'était pas un démérite à ses yeux, devait être bien sincère et même bien aimable, Fontenelle, Dodart. Les Perses croyaient qu'il était raisonnable de mettre dans la balance de la justice le bien comme le mal, les mérites du coupable aussi bien que ses démérites, et qu'il n'était pas juste qu'un seul crime effaçât le souvenir de toutes les bonnes actions qu'un homme aurait faites pendant sa vie, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. II, p. 361, dans POUGENS. Je sais discerner l'innocent du criminel, et égaler la peine au démérite, Le P. Catrou, Hist. rom. dans DESFONTAINES.

    Terme de dogmatique et de philosophie. Le mérite et le démérite, au point de vue des récompenses et des peines d'une autre vie.

HISTORIQUE

XIVe s. Le pape deposa le roi de France, non pas seulement pour ses demerites ou iniquités, mais aussi pour ce qu'il n'estoit pas digne de gouverner royaume, et institua en son lieu Pepin, Songe du Vergier, dans le Dict. de DOCHEZ.

XVe s. Au dessus y a deux testes, des deux meurtriers qui furent illec mis à mort pour leurs demerites, Perceforest, t. VI, f° 2, dans LACURNE.

XVIe s. Ren leur le chastiment selon les demerites, Ronsard, 871. Les meschans qui avoient esté de ce coup, en furent puniz selon leur demerite, Amyot, Brutus, 41. Ils en conceurent un juste courroux de le punir selon ses demerites, Amyot, Camil. 62.

ÉTYMOLOGIE

Dé… préfixe, et mérite ; provenç. demerit, demerite ; espagn. et ital. demerito.