« déplorer », définition dans le dictionnaire Littré

déplorer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

déplorer

(dé-plo-ré) v. a.
  • Plaindre avec un profond sentiment de pitié, de regret. Fuyez et laissez-les déplorer leurs malheurs, Corneille, Hor. II, 7. Nous voyons que Dieu seul est sage ; et, en déplorant vainement les fautes qui ont ruiné nos affaires, une meilleure réflexion nous apprend à déplorer celles qui ont perdu notre éternité, avec cette singulière consolation qu'on les répare quand on les pleure, Bossuet, Reine d'Anglet. Tous ces désordres que nous déplorons assez, mais que nous ne corrigeons pas, Bourdaloue, 1er Dim. après l'Épiph. Dominic. t. I, p. 47. Mais non, fais mine un peu d'en être mécontent, Pour la voir aussitôt, de douleur oppressée, Déplorer la vertu si mal récompensée, Boileau, Sat. X.

    En parlant des personnes, dans le style soutenu ou poétique. Ils s'estiment heureux alors qu'on les déplore, Corneille, Hor. III, 2. Infortunés tous deux depuis qu'on vous déplore, Racine, Théb. V, 2.

HISTORIQUE

XVIe s. Le grand seigneur, la voyant deplorée [éplorée] outre mesure, l'envoya en grande pompe à Constantinople, Yver, p. 541. Ilz se meirent à regretter et deplorer ensemble leurs miseres et leurs malheurs ; en core avoient ils quelque debile esperance que leurs affaires n'estoient pas de tout point deplorez, tant comme Alcibiades seroit vivant, Amyot, Alc. 78. Souventes fois l'on voit plusieurs playes et autres maladies, après avoir esté delaissées et deplorées, guerir, Paré, X, 28. Si le cœur en est saisi, la vie est deplorée et briefve, et les malades meurent souvent en mangeant, beuvant, et en cheminant, Paré, XXIV, 37. Il leur demanda de rechef si pour certain ils le tenoient tous pour déploré [perdu, mort], Paré, III, 714.

ÉTYMOLOGIE

Lat. deplorare, de la préposition de, et plorare, pleurer.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DÉPLORER. Ajoutez :
2Se déplorer, v. réfl. Pleurer sur soi-même. Mme de Pompadour [femme du conspirateur impliqué dans l'affaire de Cellamare] disait toujours en se déplorant…, Staal, Mémoires, t. I, p. 157, in-8°, 1821.