« derechef », définition dans le dictionnaire Littré

derechef

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

derechef

(de-re-chef) adv.
  • De nouveau, une seconde fois. Irai-je derechef les dieux sollicitant ? Régnier, Élég. IV. Leurs six petites poches [des cavités du cœur] se referment, et les cinq de la veine cave et de l'artère veineuse se rouvrent et donnent passage à deux autres gouttes qui font derechef enfler le cœur, Descartes, Méth. V, 6. Mais derechef je veux ne rien approfondir, Corneille, Attila, I, 2. Derechef jugez mieux de la même vertu, Corneille, Théodore, IV, 6. Ou derechef j'atteste Le souverain pouvoir de la troupe céleste, Corneille, Hor. IV, 1. Les voilà donc derechef en chemin, La Fontaine, Herm. Me voilà saisi derechef D'étonnement et d'épouvante, La Fontaine, Fabl. I, 12. La victime innocente que mes crimes ont derechef immolée, Chateaubriand, Mart. 135.

    Encore une fois. Derechef, veuillez être discret, Molière, Éc. des f. I, 6.

HISTORIQUE

XIIe s. Cest regne [pays] [les Normands] aveient eisillié [ruiné] ; Or de rechef sunt repairié à destruire le remanant, Benoit de Sainte-Maure, I, V. 1935. Lores m'estut de rechief comencer, Ronc. p. 164. Derechief Achimas parlad à Joab, si li dist : quels mals est, si jo en vois [vais] après ensi ? Rois, 188.

XIIIe s. Derechief, les autres prevoz, les baillifs et les serjans jureront que il garderont loialment nos rentes et nos droiz, Joinville, 294. Le roy et nous qui estions avec li demourez, si comme Dieu voult, feismes voille derechief, Joinville, 213. Adont [il] li dist tot de rekief, Fl. et Blanchef. 1939.

XIVe s. Or retournons de rechef au bien de quoy nous queirons et disons…, Oresme, Eth. VII, 13.

XVe s. De rechief commanda ledit duc que…, Commines, V, 6.

ÉTYMOLOGIE

De, re indiquant retour, et chef, dans le sens de tête, bout, extrémité.