« différer.2 », définition dans le dictionnaire Littré

différer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

différer [2]

(di-fé-ré. La syllabe fé prend l'accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : je diffère, excepté au futur et au conditionnel : je différerai, je différerais) v. n.
  • Être autre, n'être pas le même. Il disait qu'un roi qui ne faisait pas la guerre ne différait en rien de son palefrenier, Perrot D'Ablancourt, Apophth. dans RICHELET. Le mien d'avec le vôtre en ce point seul diffère, Corneille, Cinna, V, 2. … Le sang Ne nous empêche pas de différer de rang, Corneille, Nicom. I, 2. Comme nos intérêts, nos sentiments diffèrent, Corneille, Pomp. V, 2. … Nous ne différons ni de cœur ni de sang, Rotrou, Vencesl. I, 2. Tous les hommes sont fous, et, malgré tous leurs soins, Ne diffèrent entre eux que du plus ou du moins, Boileau, Sat. IV.

    Différer d'opinion, d'avis, et, absolument, différer. Différer du blanc au noir.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XIVe s. C'est la seconde raison à monstrer que elettion et volenté different, Oresme, Eth. 64. Comme elles [les plaies de tête] se different entre elles, aussi se differe l'operation manuel en iceles, H. de Mondeville, f° 53.

XVe s. Toutefois moi et mon jardin, Nous differons en une chose ; Je me vueil abreuver de vin, Et d'eau nostre courtil s'arrose, Basselin, XVII.

XVIe s. Il ne differe en rien à un fantosme, Calvin, Instit. 201. Puis après nous verrons comment ils different l'un d'avec l'autre, Calvin, ib. 75. De deux hommes qui ne different rien en merites, Dieu en laisse l'un derriere et choisit l'autre, Calvin, ib. 756. Nulle forme ne differe l'une de l'aultre entierement, Montaigne, IV, 239. Les grands rois et les empereurs Ne different aux laboureurs, Si quelcun ne chante leur gloire, Ronsard, 570.

ÉTYMOLOGIE

Lat. differre, être différent, le même que differre, différer 1.