« digue », définition dans le dictionnaire Littré

digue

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digue

(di-gh') s. f.
  • 1Levée en terre ou en maçonnerie pour contenir des eaux. Les digues de Hollande. Couper une digue. Votre miséricorde prend plaisir à surmonter ma misère ; elle s'élève comme un torrent au-dessus d'une digue, Fénelon, t. XVIII, p. 164. On vous annonce qu'il faut, dans un moment, ou se résoudre à ouvrir les portes de votre ville, ou à crever vos digues, Raynal, Hist. phil. II, 26.

    Il se dit aussi de portions de terrains qui jouent le rôle de digues. Où la mer rompant ses digues sépara la terre, Fénelon, Tél. VIII.

  • 2 Fig. Obstacle. La licence a ravagé toutes ces digues, Patru, Plaidoyer 9, dans LACURNE. Par sa mort, la digue qui les retenait fut rompue, Bossuet, Hist. I, 9. Les passions rompirent les digues de la justice, Fléchier, le Tellier. Où sont ces grands guerriers dont les fatales ligues Devaient à ce torrent opposer tant de digues ? Boileau, Art p. IV. Cet élément furieux [la mer] ne saurait rompre sa digue invincible sans causer des désordres dans l'univers, Massillon, Panég. St. Thom.

HISTORIQUE

XVe s. Deux autres villes plus avant en allant sur la marine et sur les dicques lesquelles on appelle Tourne-Hourgue et Murdeques, Froissart, II, III, 54. Devant les digues de Hollande, Froissart, I, I, 18.

ÉTYMOLOGIE

Ital. diga ; espagn. dique, qui est masculin ; du germanique : holland. dyk ; angl. dig ; allem. Deich ; angl. saxon, dîc. Le celtique a aussi le mot : gaélique, dîg, fosse.