« entour », définition dans le dictionnaire Littré

entour

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

entour

(an-tour) s. m.
  • 1N'est guère usité qu'au pluriel. Lieux circonvoisins. Les entours des Tuileries. Une vallée environnée de bois qui formaient les entours de cette belle salle bâtie des mains de la nature, Chateaubriand, Natch. III, 52.

    Fig. Ce qui entoure, ce qui concourt à. Allons, je veux savoir Tous les entours de ce procédé noir, Voltaire, Enf. prod. v, 3. Il faut qu'ils aient certains entours et des facilités peu communes pour l'impression de ces feuilles, Bachaumont, Mém. secrets, t. XXX, p. 54, dans POUGENS.

    Circonlocution. Elle [Mme d'Alègre] épuisa tous les entours et les environs, avec une patience de ma part inexprimable, Saint-Simon, 475, 98.

  • 2 Par extension, ceux qui vivent dans la familiarité de quelqu'un, ses voisins, ses serviteurs, etc. Monseigneur, pour d'autres temps, leur était assuré [aux bâtards] par ses entours, Saint-Simon, 190, 60. Avec de tels entours, il fallait toute l'amitié du roi pour soutenir Chamillart, Saint-Simon, 70, 150. Nous sommes à vos pieds, madame, avec toute la colonie et tous les entours, Voltaire, Lett. Mme de St-Julien, 3 oct. 1775. Même au temps de ma plus grande faveur auprès de Mme la maréchale, j'avais toujours senti qu'il n'y avait que mon sincère attachement pour M. le maréchal et pour elle, qui pût me rendre leurs entours supportables, Rousseau, Confess. X. La gaieté… fait que nous nous plaisons par instinct en nous-mêmes, dans nos possessions, nos entours, notre esprit, Vauvenargues, De l'esprit humain, 23. Sa résolution fixée, il lui importait qu'elle ne mécontentât pas ses entours ; il pensait qu'en eux la persuasion aurait plus de zèle que l'obéissance, Ségur, Hist. de Nap. v, 2.

    Savoir bien prendre les entours, gagner ceux qui entourent la personne dont on a besoin.

  • 3À l'entour, loc. adv. Voy. ALENTOUR.

HISTORIQUE

XIIe s. [Ils] orent porpris entor et environ, Roncisv. p. 47. Une hart lui ont fait entor le col fermer, ib. p. 197.

XIIIe s. Cis Foulques commença à parler de nostre Seigneur par France et par les autres païs d'entour, Villehardouin, I. Entour la St Jehan que la rose est florie, Berte, II. Le dit comte de Champaigne donna à la royne de Cypre entour deux mille livrées de terre, Joinville, 204.

XVe s. D'entour lui [il] doit tous menteurs rebouter, Deschamps, Vertus nécess. au prince.

XVIe s. Comme aveilles chassent les freslons d'entour leurs rouches, Rabelais, Garg. I, 40. Les pigeons qui ont le col doré, l'entour des yeux et les pieds rouges, De Serres, 393.

ÉTYMOLOGIE

En 1, et tour, s. m. ; bourguig. entô ; provenç. entorn, entor ; ital. intorno. Dans l'ancienne langue, entour était aussi préposition.