« estafier », définition dans le dictionnaire Littré

estafier

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estafier

(è-sta-fié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des è-sta-fié-z armés) s. m.
  • 1En Italie, domestique armé et portant manteau. Ce cardinal a tant d'estafiers.
  • 2En français, laquais de haute taille. Ayant à ses étriers comme deux estafiers La Rancune d'un côté et L'Olive de l'autre, Scarron, Rom. com. II, 7. Maint estafier accourt : on vous happe notre homme, On vous l'échine, on vous l'assomme, La Fontaine, Fabl. XII, 22. Il [un grand] s'enivre de meilleur vin que l'homme du peuple : seule différence que la crapule laisse entre les conditions les plus disproportionnées, entre le seigneur et l'estafier, La Bruyère, IX. Je lui réponds bien que je ne ferai pas longtemps le personnage d'estafier auprès de sa personne, Hamilton, Gramm. 4. Il y avait derrière elle deux suivantes et un estafier qui me confirmait dans l'opinion que j'avais qu'elle ne pouvait être qu'une dame de condition, Lesage, Guzm. d'Alf. VI, 3.

    Aujourd'hui, peu usité en ce sens, et d'ailleurs pris en mauvaise part.

  • 3Souteneur de mauvais lieux.

HISTORIQUE

XVIe s. Les estaffiers qui font marcher ces miserables [captifs] sont Cachat, la Bastide, etc. D'Aubigné, Faen. IV, 18. Tuants tout ce qui le suivoit, sans espargner les staffiers, que l'on appelle en nostre langue lacquets [il s'agit d'Espagnols], Carloix, v, 12. Estafier de St Martin [le diable], Oudin, Dict.

ÉTYMOLOGIE

Ital. staffiere, de staffa, étrier (voy. ESTAFETTE). D'estafier on avait tiré estafe qui signifiait un coup donné par un estafier, et un droit payé à un estafier ; c'est peut-être de là que estafier a pris le sens de souteneur de filles.