« féroce », définition dans le dictionnaire Littré

féroce

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féroce

(fé-ro-s') adj.
  • 1Qui se plaît dans le meurtre, en parlant des animaux. Tout homme a une bête féroce en soi ; peu savent l'enchaîner, la plupart lui lâchent le frein, lorsque la terreur des lois ne les retient plus, Voltaire, Lett. du roi de Prusse, 31 oct. 1760. Comme un tigre féroce aigri par sa blessure, Il [Charles le Téméraire] s'éloigne, et sa fuite affranchit le Jura, Masson, Helvétiens, VII.

    Fig. C'est une bête féroce, se dit d'un homme brutal, cruel.

  • 2 Par extension, il se dit des personnes par rapport à leur caractère, à leurs habitudes. Un vain peuple à la fois et féroce et volage, Après l'avoir formé, détruisait son ouvrage, Delille, Trois règnes, V.

    Qui a le caractère de la férocité. Déterminée à mourir, et par là devenue capable des plus féroces résolutions, elle [Cléopâtre] vit d'un œil sec et tranquille couler dans ses veines le poison mortel de l'aspic, Rollin, Hist. anc. Œuv. t X, p. 388, dans POUGENS. Peut-être qu'en secret je tirais vanité… D'instruire à nos vertus son féroce courage, Voltaire, Orphel. I, 1. Mallius en Toscane arme leurs mains féroces [des complices de Catilina], Voltaire, Catilina, I, 5. Dans ton féroce amour immole tes victimes, Voltaire, Adélaïde, IV, 4. Grandval [acteur représentant Guzman dans Alzire] ne m'a-t-il pas fait un peu de tort ? n'a-t-il pas outré les caractères ? n'a-t-il pas rendu féroce ce que je n'ai prétendu peindre que sévère ? Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 18 mars 1736.

    Qui annonce la férocité. Regard féroce. Joie féroce.

  • 3 Par exagération, il se dit de mœurs dures. J'avais autrefois un frère janséniste ; ses mœurs féroces me dégoûtèrent du parti, Voltaire, Lett. d'Argens, août 1752.

    Par plaisanterie. Un appétit féroce, une faim qui ne doit rien épargner.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. feroce ; espagn. feroz ; ital. feroce ; du latin ferocem, de fera, bête sauvage. Ce mot paraît s'être introduit du latin dans le français au XVIIe siècle.