« fausset », définition dans le dictionnaire Littré

fausset

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fausset [1]

(fô-sè ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire) s. m.
  • 1 Terme de musique. Voix de tête, c'est-à-dire voix que prend un homme imitant les notes aiguës de la voix de femme ou d'enfant, ou, plus exactement, voix qui se produit quand on fait vibrer les cordes supérieures du larynx, ce qui donne le registre de tête ou fausset, tandis que la vibration des cordes inférieures donne le registre de poitrine. La reine se mit en colère, proférant de son ton de fausset aigre et élevé ces propres mots…, Retz, II, 122. Chacun voulant parler le premier, et les femmes plus que les hommes avec leur voix de fausset, Scarron, Rom. com. II, 7. Au temps qu'on était réduit aux pièces de Hardy, il jouait en fausset et sous les masques les rôles de nourrice, Scarron, ib. I, 5. Ou sa façon de rire et son ton de fausset Ont-ils de vous toucher su trouver le secret ? Molière, Mis. II, 1. La comtesse s'égosille, le comte prend son fausset, Sévigné, 134. L'un traîne en longs fredons une voix glapissante ; Et l'autre, l'appuyant de son aigre fausset, Semble un violon faux qui jure sous l'archet, Boileau, Sat. III. Je n'ai jamais pu m'accoutumer à voir les rôles de César et d'Alexandre fredonnés en fausset par un chapon, Voltaire, Lett. Prince de Prusse, 51, 24 févr. 1764.

    Familièrement. Avoir une voix de fausset, parler d'un ton de fausset, se dit d'un homme fait dont la voix est grêle.

  • 2Celui qui a une voix de fausset. Et Gorillon la basse et Grandin le fausset, Boileau, Lutrin, v.

    Fig. Loin de ces faussets du Parnasse, Qui, pour avoir glapi parfois Quelque épithalame à la glace Dans un petit monde bourgeois, Ne causent plus qu'en folles rimes, Ne vous parlent que d'Apollon…, Gresset, la Chartreuse.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et dant Renart chante en fausset, Ren. 13305. N'aurai voisin en sus de moi Qui bien n'entende mon fauset, ib. 1583.

XVe s. Il commença sifler en fausset, Froissart, II, III, 99.

ÉTYMOLOGIE

Ital. falsetto. J. J. Rousseau croit, sans l'affirmer, que ce mot vient du latin faux, faucis, la gorge, et il propose, en conséquence, de l'écrire faucet. Mais l'italien falsetto prouve qu'il vient du latin falsus, cette voix étant sans doute ainsi dite parce qu'elle est moins pleine que la voix de poitrine.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. FAUSSET. - ÉTYM. Ajoutez : Il y a eu, en effet, dans l'ancien français, un fausset dérivant de l'adj. faux, fausse : XIVe s. Ha, dist le renart, il n'est rien que on ne face par comperes et par commeres ; nous sommes tous de la frarie saint Faulsset [nous sommes tous des trompeurs], Modus, ms. f° 96, dans LACURNE, au mot frarie.