« flageller », définition dans le dictionnaire Littré

flageller

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flageller

(fla-jèl-lé) v. a.
  • 1Infliger le supplice du fouet. Les prédicateurs et leurs prosélytes sont emprisonnés, flagellés, égorgés, Raynal, Hist. phil. XIX, 2.
  • 2 Fig. Se dit des écrits satiriques qui attaquent quelqu'un avec acerbité, à tort ou à droit. Combien de pamphlets vils qui flagellent sans cesse Quiconque vient du ciel, Hugo, Voix, 29.

    Exciter comme on fait les chevaux par le fouet. On parle de ranimer l'esprit public, et l'on flagelle trois ou quatre parlements, Bachaumont, Mém. secrets, t. XXXIV, f° 70.

  • 3Se flageller, v. réfl. Se fouetter soi-même dans un esprit de mortification.

    Se fouetter l'un l'autre ; et fig. s'infliger de violentes critiques. Les satires dont ils se flagellèrent.

SYNONYME

FLAGELLER, FUSTIGER. Quand il s'agit du supplice du fouet, la différence étymologique est que flageller suppose l'emploi du fouet, et fustiger celui des verges ; dans l'usage ces deux mots sont synonymes, et ils s'emploient l'un comme l'autre, sauf que flageller est plus énergique. Quand il s'agit de pénitence, c'est flageller qui est le mot propre.

HISTORIQUE

XIIe s. Cil qui ad malvais pere, malvaise est s'eritez [son heritage] ; Cil qui ad fieble chief, sovent est flaelez, Th. le mart. 128. Ki ki unkes murmuret del flael Deu, ke fait altre chose ke acuseir la justice de celui ki flaelet ? Job, p. 489.

XIIIe s. Li diable sur els cureient, E flaeloent e bateient, Marie de France, Purgatoire, 1017. Cuers de fame est li chaudiaus d'ues [d'œufs] ; Plus est tornans ne soit estues [que n'est éteuf, balle de jeu de paume] ; Et plus halete et plus flaiele Que ne fet boillons en paele [en poile], Fabl. mss. n° 7218, f° 240, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. flagellar ; ital. flagellare ; du lat. flagellare, de flagellum, fouet (voy. FLÉAU).