« for », définition dans le dictionnaire Littré

for

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for

(for) s. m.
  • 1Le for extérieur, l'autorité de la justice humaine. Que les lois de nature, qui obligent toujours au for intérieur, n'obligent pas toujours au for extérieur, Diderot, Opin. des anc. phil. (hobbisme).

    Le for ecclésiastique, la juridiction temporelle de l'Église. Traduire au for ecclésiastique.

    Le for intérieur, l'autorité que l'Église exerce sur les âmes et sur les choses spirituelles.

    Fig. Le for intérieur ou le for de la conscience, le jugement de la propre conscience. Ce dernier obstacle [l'attachement de Philippe IV d'Espagne à l'Autriche], ils ne crurent personne en état de le lever que le cardinal Porto Carrero par le for de la conscience, Saint-Simon, 81, 52. La conscience, le for intérieur [comme l'appelle l'université de Salamanque] est d'une autre espèce ; elle n'a rien de commun avec les lois de l'État, Voltaire, Dict. phil. Aranda.

    For n'est resté dans l'usage qu'en ces locutions.

  • 2Anciennement, coutumes, priviléges, dans certaines contrées. Quelques localités du Béarn avaient leurs fors particuliers.

HISTORIQUE

XIIIe s. Orguel dist : à nesun fuer Ne laissiés ne vous en vengiez, Ren. t. IV, p. 140.

XVe s. Tel feur, telle vente, les XV joies de mariage, p. 8.

XVIe s. Les fors sont proprement les privileges accordez aux villes et aux communautez, Laurière, Gloss. du droit fr.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. for ; espagn. fuero ; portug. et ital. foro ; du latin forum, marché, lieu d'assemblée, barreau, tribunal, dont le radical existe dans le grec φορὰ, action de porter venant du verbe porter. Forum, tribunal, vient de la coutume de tenir les audiences de justice aux lieux et jours de marché, ou du moins à la même place, sur le forum.