« fredaine », définition dans le dictionnaire Littré

fredaine

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fredaine

(fre-dê-n') s. f.
  • 1Écart de conduite par folie de jeunesse, de tempérament ou autrement. Gardez-vous d'imiter ces coquettes vilaines Dont par toute la ville on chante les fredaines, Molière, Éc. des f. III, 2. Je ne me suis point mariée avec toi pour souffrir tes fredaines ! Molière, Méd. malgré lui, I, 1. Si vous souhaitez que je perde le souvenir de votre dernière fredaine, je vous recommande surtout de régaler d'un bon visage cette personne-là, Molière, l'Av. III, 4. Je voudrais bien savoir si vous-même n'avez pas été jeune, et n'avez pas, dans votre temps, fait des fredaines comme les autres ? Molière, Scapin, I, 6. Et tout le monde là parlait de nos fredaines ; Nous faisions des jaloux…, Molière, Femmes sav. II, 2. Il n'y a personne en ce logis, et nous pouvons parler en assurance de nos fredaines, Dancourt, Cheval. à la mode, IV, 1. Les fredaines qu'on fait ensemble rendent camarades, Genlis, Théâtre d'éduc. la Curieuse, III, 5.
  • 2Il se dit, par extension, de ce qui est irrégulier, capricieux. Cette fredaine du Temple du goût doit être montrée à très peu de monde ; et surtout qu'on n'en tire point de copie ; il y a plaisir d'avoir affaire à gens discrets comme vous, Voltaire, Lettres en vers et en prose, 23.

HISTORIQUE

XVe s. Que vous faites de nares [moqueries] et de fredaines ! Du Cange, narire. Pourquoi faites vous tant de fredaines [ostentation] ? Du Cange, fredare. La bourgeoise eut ung aultre amy à qui elle donne et advance Les quatre aulnes de satin cy, Il les prent et est resjouy, Il fringue et en faict sa fredaine, Coquillart, Droits nouveaux. Puis qu'amours pleines De telz fredaines Bien cognoissez ; Comme soudaines Et incertaines, Là les laissez, le Blason des faulces amours, p. 287, dans LACURNE. …Luy estant au pays de Touraine, Et s'esbatant faire mainte fredaine, Et jeux joyeux, son argent tout perdit, Dont son esprit quasi s'en esperdit, Faifeu, p. 71.

XVIe s. Il faut bien qu'elles se donnent de garde de broncher et varier devant eux, si elles se sont une fois soumises à leur domination ; car, s'ils s'appercevoient le moins du monde de leurs fredaines, ils les gourmandent terriblement, Brantôme, Dames gal. t. II, p. 347, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Origine inconnue. Faudrait-il y voir quelque rapport avec le bourguignon vredai, aller çà et là, ou plutôt avec fredon, la fredaine étant à la conduite ce que le fredon est au chant ?