« frissonner », définition dans le dictionnaire Littré

frissonner

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

frissonner

(fri-so-né) v. n.
  • 1Avoir le frisson. La fièvre va le prendre, il commence à frissonner.

    Avoir le frisson parce qu'on est exposé au froid. …Il n'en peut presque plus, Transi de froid, immobile, perclus, Claque des dents, se plaint, tremble et frissonne, La Fontaine, Orais.

  • 2Éprouver un léger tremblement, en parlant des choses. Les feuilles frissonnent.
  • 3Éprouver un frémissement d'émotion. Mon âme cependant de colère frissonne, Régnier, Sat. X. Mes esprits éperdus frissonnent de terreur, Régnier, Sonn. rel. I. Mais d'un si grand dessein tout mon cœur qui frissonne…, Corneille, Sertor. IV, 3. Cette pensée me fait frissonner, Sévigné, 395. D'où vient que je frissonne ? Racine, Andr. V, 5. D'une secrète horreur je me sens frissonner, Racine, Iphig. II, 3. J'aime… à ce nom fatal, je tremble, je frissonne, Racine, Phèd. I, 3.

    Éprouver un frémissement de terreur. Avançons hardiment ; tout le corps me frissonne, Corneille, l'Illus. com. II, 7. Hélas ! sans frissonner quel cœur audacieux Soutiendrait les éclairs qui partaient de vos yeux ? Racine, Esth. II, 7. Le récit, quand la nuit est noire, Fait frissonner les assistants, Béranger, Ch. et laitière.

    Éprouver un frémissement d'admiration. Ces tirades de Corneille qui font frissonner, Sévigné, 126.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XVe s. En mon pays suis en terre lointaine ; Lez un brasier friçonne tout ardent, Orléans, Ball. 107.

XVIe s. Toute frissonnante et d'une main mal assurée, elle appuya la pointe sur sa blanche poitrine, Yver, p. 542. Mon poil au chef se frissonne et se dresse, Ronsard, 156. Nul d'entre nous ne se peult vanter, quelque voyage qu'il face à son souhait, qu'encore, au despartir de sa famille et de ses amis, il ne se sente frissonner le courage, Montaigne, I, 269.

ÉTYMOLOGIE

Frisson ; wallon, fruzi ; namur. frujî.