« froidement », définition dans le dictionnaire Littré

froidement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

froidement

(froi-de-man) adv.
  • 1De manière à sentir le froid. Être logé, vêtu froidement.
  • 2 Fig. D'une manière froide, sans chaleur, sans émotion. Il écoute froidement les injures. Le stoïcien regarde froidement la mort. Elle a voulu sourire, et m'a dit froidement…, Corneille, Sophon. III, 1. Il conte brièvement, mais froidement ; il ne se fait point écouter, il ne fait point rire, La Bruyère, VI. Porus répondit froidement qu'il l'irait recevoir sur sa frontière, mais que ce serait les armes à la main, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VI, p. 496, dans POUGENS. …Ces flammes secrètes Que ne sentit jamais Boileau l'imitateur Dans ses tristes beautés si froidement parfaites, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 65. Mais honte soit au cœur Qui n'offre froidement que des vœux au malheur ! Chénier M. J. Gracques, II, 3.
  • 3D'une manière froide, avec réserve, sans encourager. Vous louez les œuvres d'autrui froidement, Gombaut, Ép. liv. I, dans RICHELET. M. le nonce en a parlé froidement, Bossuet, Lett. quiét. 73. Piper lui demanda s'il n'y avait rien de nouveau : Non, dit le général froidement, et passa outre pour aller donner ses ordres, Voltaire, Hist. Charles XII, 4. La veille de son départ [de Bernin], on lui porta trois mille louis avec un brevet de douze mille livres de pension, il reçut le tout assez froidement, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. III, p. 192, dans POUGENS.

HISTORIQUE

XVe s. Quand le comte de Nazarat ot entendu parler les ambassadeurs de l'amorath, si fut tantost conseillé de repondre froidement et ne decouvrit pas à une fois tout son courage, Froissart, II, III, 26. Poton rechevoit fredement les coups et metoit tousjours sa hache au devant, Fenin, 1423.

XVIe s. Crassus le remercia assez froidement de sa bonne voulunté, Amyot, Crassus, 37. Antigonus, ayant prins en affection un de ses soldats pour sa vertu et vaillance, commanda à ses medecins de le panser d'une maladie longue et interieure qui l'avoit tourmenté longtemps, et, s'appercevant qu'il alloit beaucoup plus froidement aux affaires, luy demanda qui l'avoit ainsi changé et encouardé, Montaigne, II, 5.

ÉTYMOLOGIE

Froide, et le suffixe ment.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FROIDEMENT. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Qu'il [le roi d'Angleterre] feist tant au duc de Brabant qu'il s'aprestast, et froidement toutes fois il s'aprestoit, J. le Bel, Vrayes Chroniques, t. I, p. 138.