« fuyard », définition dans le dictionnaire Littré

fuyard

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fuyard, arde

(fui-iar, iar-d') adj.
  • Qui a coutume de s'enfuir. Troupes fuyardes. Ils [les castors] deviennent fuyards, leur génie flétri par la crainte ne s'épanouit plus, ils s'enfouissent eux et tous leurs talents dans un terrier, Buffon, Quadrup. t. III, p. 62, dans POUGENS.

    Pigeon fuyard, pigeon qui est dans un colombier à pied et qui ne s'arrête pas dans les volières et basses-cours.

    Terme de fauconnerie. Oiseau fuyard, oiseau qui ravit sa proie et la détourne.

    Substantivement. Il voit quelques fuyards sauter dans une barque, Corneille, Pomp. V, 3. Il eut d'abord à s'avancer sur une route glissante, encombrée de bagages et de fuyards, contre un vent violent soufflant en face et au travers d'une nuit obscure et glaciale, Ségur, Hist. de Nap. XI, 7. L'armée était dans un dernier état de détresse physique et morale quand les premiers fuyards atteignirent Vilna, Ségur, ib. XII, 3.

    Il se disait autrefois d'un homme qui évitait de tirer à la milice. Quand un fuyard était arrêté, il était milicien de plein droit.

    Fig. Celui qui échappe à quelque engagement. Ah ! comme vous voudrez, reprit-il là-dessus ; mais je regrette le fuyard ; il valait mieux pour vous puisqu'il était riche, Marivaux, Pays. parv. 4e part.

HISTORIQUE

XVIe s. … Quand à l'emblée il avoit eu d'elle quelque fuyarde œillade, Yver, P. 544. Les fuiards, D'Aubigné, Hist. I, 295. Sur le delogement fuyard du prince d'Oranges, Carloix, I, 7.

ÉTYMOLOGIE

Fuir, avec la finale ard qui indique l'habitude.