« gorge », définition dans le dictionnaire Littré

gorge

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

gorge

(gor-j') s. f.
  • 1La partie antérieure du cou. Il a la gorge enflée. Mettre, tenir le poignard, le pistolet sur la gorge de quelqu'un. Mettre, tenir le pied sur la gorge à quelqu'un, Dict. de l'Acad. Il semblait présenter sa gorge au coup mortel, Corneille, Hor. IV, 2. Seigneur, voyez ces yeux Déjà tout égarés, troubles et furieux… Cette gorge qui s'enfle, Corneille, Rodog. v, 4. Elle avait le poignard contre sa gorge nue, Rotrou, Herc. mour. IV, 4.

    Tendre la gorge au couteau, ou, simplement, tendre la gorge, présenter la gorge pour être égorgé. De festons odieux ma fille couronnée Tend la gorge aux couteaux par son père apprêtés, Racine, Iphig. V, 4.

    Fig. Tendre la gorge, ne plus faire de résistance, renoncer à une résistance inutile.

    Tenir quelqu'un à la gorge, lui serrer la gorge avec les mains.

    Se tenir à la gorge, se dit de deux hommes qui se sont saisis l'un l'autre à la gorge. Je remarque dans une chambre deux hommes en chemise qui se tiennent à la gorge et aux cheveux, Lesage, Diable boit. II, 3 (édit. de Paris, 1737).

    Fig. Tenir quelqu'un à la gorge, le réduire dans un état où il ne peut plus faire de résistance.

    Fig. En un autre sens, accabler, tourmenter. Malgré la vue de toutes nos misères qui nous touchent, qui nous tiennent à la gorge, Pascal, Grandeur, 7, édit. de FAUGÈRE.

    Fig. Prendre quelqu'un à la gorge, lui faire violence, le presser sans relâche. Hélas ! c'est ce lutin-là qui me prend à la gorge ; elle veut que je l'aime, Marivaux, Surpr. de l'amour, II, 4.

    Fig. Tenir le pied sur la gorge à quelqu'un, lui mettre, lui tenir le pistolet, le poignard, le couteau sur la gorge, lui porter un poignard à la gorge, lui faire violence. J'ai été extrêmement étonné quand j'ai reconnu son écriture… je ne crois pas pourtant qu'elle ait fait cela de sa volonté ; et il faut que vous lui ayez fait écrire le poignard sur la gorge, Voiture, Lett. 57. Mais dis-moi, te portais-je à la gorge un poignard ? Corneille, Ment. V, 3. Il me tient, le scélérat, le poignard sur la gorge, Molière, l'Avare, II, 1.

    Par plaisanterie, la bourse sur la gorge, en offrant de l'argent. Marton, monsieur, Marton, la bourse sur la gorge A voulu me séduire et surprendre ma foi, Boissy, Sage étourdi, III, 5.

    Fig. Avoir le poignard, le couteau sur la gorge, se dit de la personne qui est l'objet d'une violence.

    Couper la gorge à quelqu'un, le tuer, l'égorger. Des voleurs lui coupèrent la gorge.

    Fig. Couper la gorge à quelqu'un, le ruiner, faire avorter ses desseins, lui faire le plus grand tort. Couper ainsi la gorge à cette petite créature, Sévigné, 44.

    Il se dit aussi de ce qui ruine, perd, fait tort. Elle n'ose aller à Saint-Germain ; il ne peut parler à M. Colbert : cela nous coupe la gorge, Sévigné, 128. Il ne viendra rien d'ici qui vous coupe la gorge, Sévigné, 176.

    Cet argument, cette pièce lui coupe la gorge, lui ôte tout moyen de se défendre, de soutenir ses prétentions.

    On dit dans le même sens : Vous vous coupez la gorge par cette pièce.

    Fig. Couper la gorge à quelqu'un, lui gagner tout son argent au jeu. Tandis qu'il couperait la gorge au pauvre Cameran, Hamilton, Gramm. 3.

    Se couper la gorge, se donner la mort en s'ouvrant la gorge.

    Se couper la gorge l'un l'autre, s'entre-tuer.

    Se couper la gorge avec quelqu'un, se battre avec lui. Il faut, si vous le trouvez bon, que nous nous coupions la gorge ensemble, Molière, Mar. forcé, 16. Je suis votre valet, je n'ai point de gorge à me couper, Molière, ib. Ah ! la belle amitié ! je disais comme le maréchal de Grammont : si je vous faisais embrasser, messieurs, je ne vois rien qui vous empêchât de vous couper la gorge, Sévigné, 461. …De m'accorder le plaisir et l'honneur De me couper la gorge avec vous…, Destouches, Glor. III, 7.

    Il en a menti par sa gorge, il en a audacieusement menti ; locution prise des combats judiciaires du moyen âge. Et Dieu sait cependant s'ils mentent par la gorge, Régnier, Sat. VI. Vous avez menti par la gorge et, toutes les fois que le direz, mentirez, Voltaire, Mœurs, 124.

    Cet homme est chatouilleux de la gorge, s'est dit d'un fripon exposé à être pendu.

  • 2Gorge se dit aussi des animaux. Le dogue prit le loup à la gorge. Pigeon à grosse gorge. Ce moineau est mâle, il a la gorge noire.

    Fig. C'est un franc mâle, il a la gorge noire, signifie : c'est un bon compagnon.

  • 3Le dedans de la gorge, gosier. Mal de gorge. L'entrée de la gorge. Se mettre les doigts dans la gorge. Un dragon enivré des plus mortels poisons… Vomissant mille traits de sa gorge enflammée, Corneille, Médée, II, 2. Haro ! la gorge m'ard, Tôt ! tôt, dit-il, que l'on m'apporte à boire, La Fontaine, Paysan. Il se plaint toujours beaucoup de ses vapeurs, et je crois bien qu'il espère se soulager par quelque dispute de longue haleine ; mais je ne suis guère en état de lui donner contentement, me trouvant toujours assez incommodé de ma gorge dès que j'ai parlé un peu de suite, Racine, Lett. à Boileau, 25 juillet 1687.

    Arroser la gorge, boire.

    On dit qu'un ris ne passe pas le nœud de la gorge, quand il est contraint, forcé.

    Rire, crier à gorge déployée, à pleine gorge, rire, crier de toute sa force. Tantôt nous en riions à gorge déployée, tantôt nous en pleurions à chaudes larmes, Diderot, Salon de 1765, Œuv. t. XIII, 282, dans POUGENS.

    Par opposition à gorge déployée. Mme de Lavardin riait sous gorge, Sévigné, 384.

    À pleine gorge, en remplissant la gorge. Il sent l'eau-de-vie à pleine gorge.

    Fig. Je ne doute pas que, quand vous lirez cette lettre à la belle Madelonne, elle ne se récrie que cela sent le P. Rapin et le P. Bouhours à pleine gorge, Bussy-Rabutin, Lett. à Mme de Sév. 14 mai 1677.

    Fig. Faire rentrer à quelqu'un les paroles dans la gorge, l'obliger à rétracter ce qu'il a dit.

    Terme de musique vocale. Chanter de la gorge, chanter en resserrant la gorge avec effort. On les exerce à la légèreté, et non à forcer le son, ou à le donner de la gorge, défaut de presque toutes les chanteuses françaises, Genlis, Adèle et Théod. t. III, lett. 14, p. 98, dans POUGENS.

    On dit dans le même sens : voix de la gorge.

  • 4 Terme de chasse. On dit qu'un chien a belle gorge, quand il a la voix grosse et forte.
  • 5 Terme de fauconnerie. Gorge, le sachet supérieur de l'oiseau, qui se nomme vulgairement poche.

    Par métonymie, ce qui entre dans la gorge de l'oiseau, l'aliment qu'on lui donne.

    Enduire la gorge, se dit de l'oiseau qui digère trop vite les aliments.

    Donner bonne gorge, repaître généreusement un oiseau.

    Donner grosse gorge à un oiseau, lui donner une nourriture qui n'est pas détrempée dans l'eau.

    Gorge chaude, la chair des animaux vivants que l'on donne aux oiseaux de proie.

    Par extension. Mettez les hommes chacun à part soi, que sera-ce qu'une gorge chaude au reste des animaux, et un peu de sang, qu'ils auront plus tôt épandu que désiré ? Malherbe, le Traité des bienf. de Sénèque, IV, 18. Notre bonne commère S'efforce de tirer son hôte au fond de l'eau, Contre le droit des gens, contre la foi jurée, Prétend qu'elle en fera gorge chaude et curée, La Fontaine, Fabl. IV, 11.

    Fig. et familièrement. Faire gorge chaude de quelque chose, se l'approprier (emploi qui a vieilli). Il comptait avoir cette succession, et en faire une gorge chaude, une bonne gorge chaude.

    Fig. Faire des gorges chaudes, une gorge chaude de quelqu'un, ou de quelque chose, faire des plaisanteries, exercer sa malignité. Le duc de St-Aignan trouva l'aventure si plaisante qu'il en fit une gorge chaude au lever du roi, Saint-Simon, 95, 3. Le soir le duc du Maine fit chez lui une gorge chaude fort plaisante de Fagon avec le Brun, Saint-Simon, 405, 53.

    Voler sur sa gorge, se dit de l'oiseau qui vole après le gibier, aussitôt après s'être repu ; et fig. d'une personne qui danse aussitôt après être sortie de table.

    Rendre gorge, se dit de l'oiseau qui rend la viande qu'il a avalée.

    Par extension, rendre gorge, rendre ou vider sa gorge, vomir après un excès.

    Fig. Rendre gorge, restituer par force ce qu'on a pris ou acquis par des voies illicites. Ah ! sandis, messieurs les coquins, vous rendrez gorge, Dancourt, Déroute du Pharaon, sc. 26.

    Faire rendre gorge à quelqu'un, l'obliger à restituer ce qu'il a pris.

  • 6Le sein d'une femme. Elle a une belle gorge, la gorge plate, trop de gorge. Sa gorge est blanche, pleine, et l'on ne saurait voir Dans toute la nature une gorge plus belle, Deshoulières, Portr. de Mlle de Villène. Des faiseurs de stances et d'élégies amoureuses, de ces beaux esprits qui tournent un sonnet sur une absence ou sur un retour, qui font une épigramme sur une belle gorge, un madrigal sur une jouissance, La Bruyère, Disc. à l'Acad. fr. Préface. Elle étale une gorge d'albâtre qui est la chose du monde la plus dégoûtante et qu'on ne connaît presque point dans nos climats, Voltaire, Princ. de Babyl. 11. Le prophète Isaïe se plaignait il y a déjà longtemps que les filles d'Israël allaient tête levée et la gorge nue, Diderot, Opin. des anc. philos. (Juifs).

    La gorge, la partie supérieure de la chemise d'une femme.

  • 7Entrée, ouverture plus ou moins rétrécie de certaines choses. La gorge d'une tabatière. Les pots à fleurs seront marqués et contremarqués au corps ; la gorge ou collet et carré du pied seront marqués du poinçon du maître, Règl. du 30 déc. 1679.

    La gorge d'une poulie, la cannelure qui règne sur la circonférence d'une poulie, et dans laquelle passe la corde.

    Partie de l'éventail sur laquelle est attaché un clou rivé qui retient les brins.

    Espèce d'étranglement que l'on forme à l'orifice de la cartouche d'une fusée.

    La gorge d'une cheminée, la partie qui s'étend depuis le chambranle jusqu'au couronnement du manteau.

    En termes d'architecture, la gorge des chapiteaux dorique et toscan en est la partie la plus étroite qui se nomme aussi gorgerin et colerin.

    Terme de charpenterie. Gorge d'amaigrissement, entaillement fait à angle aigu dans une pièce de charpente.

    Terme de botanique. L'entrée du tube d'une corolle, d'un calice ou d'un périgone.

  • 8Passage étroit entre deux montagnes. Les peuples qui demeurent dans les cavernes, dans les îles, dans les marais, dans les gorges de montagnes, dans les rochers, conservent leur liberté comme les Suisses, les Grisons, les Vénitiens, les Génois, Voltaire, Dial. 24. De la plupart des lacs sortent des torrents qui, avec le temps, ont creusé des gorges d'une profondeur effrayante, Raynal, Hist. phil. VII, 25. Et des monts du Frioul, des gorges du Tyrol, L'aigle rapide a déjà pris son vol, Delille, Convers. ch. I. Nous descendîmes ensuite dans une gorge de vallon, Chateaubriand, Itin. 1re part.
  • 9 Terme de fortification. Entrée d'une fortification du côté de la place. La gorge d'un bastion.

    La gorge d'une redoute, l'entrée de la redoute du côté de celui qui l'a construite pour se défendre. Le roi [Murat] lui montre le nouveau flanc de l'ennemi : il faut l'enfoncer jusqu'à la hauteur de la gorge de leur grande batterie [des Russes] ; là, pendant que la cavalerie légère poussera son avantage, lui, Caulaincourt, tournera subitement à gauche avec ses cuirassiers, pour prendre à dos cette terrible redoute, Ségur, Hist. de Nap. VII, 11.

    Demi-gorge, ligne qui va de l'angle de la courtine au centre du bastion.

  • 10Échancrure au bassin à barbe, dans laquelle on met le cou pour se faire faire la barbe.
  • 11 En termes d'architecture, une moulure concave.
  • 12Pièce de bois en forme de gorge, qu'on place au bas d'une carte de géographie pour la maintenir tendue, et dans laquelle se loge la carte quand elle a été mise en cylindre sur son rouleau.
  • 13Nom qu'on donne, dans les environs de Paris, au froment qui reste dans les gerbes après qu'on en a ôté la semence par un léger battage.
  • 14Nom de différents oiseaux. Gorge blanche, sylvie grisette et mésange nonnette.

    Gorge bleue, la motacille suédoise de Gmelin et la fauvette gorge bleue de certains auteurs.

    Grosse gorge, le combattant, oiseau.

    Gorge jaune, le figuier ou fauvette trichas.

    Gorge noire, le rossignol des murailles.

    Gorge une, espèce de perdrix.

    Rouge gorge, voy ROUGE-GORGE.

  • 15 Terme de manége. Gorge de pigeon, espèce d'embouchure pour le cheval.

REMARQUE

Selon Ménage : " Il faut dire : On lui a fait écrire cela le poignard à la gorge et non pas le poignard sur la gorge comme dit Voiture dans ses lettres. " L'usage a donné raison à Voiture. Il est de fait que sur n'a rien de fautif.

HISTORIQUE

XIIe s. Del gros del poing li a tele donée, à pou la gorge ne lui a effondrée, Bat. d'Aleschans, V. 6830.

XIIIe s. Nois [neige] qui par iver s'apure Est, envers sa gorge [d'une dame], oscure à remirer, Bruneau de Tours, p. 10.

XIVe s. Vers lui s'adresce touz iriez, Si avoit haucié le pié destre, Dessus la gorge li volt metre Qui miex l'en cuidoit mestroier, Ren. 5098. Et cil par la gorge l'aert, à deus poins l'estraint, si l'estrangle, la Rose, 12568. Et ausi puent à Dieu les gorges où traïson est et mençonge, Psautier, f. 10. Li essaucement de Dieu sunt en leur gorges [des fidèles], ib. f° 179.

XVe s. Et furent ceux de la garnison d'Ardembourch plus soigneux de garder leur ville… et honorerent grandement entre eux les quatre dessus dits ; car, si ils n'eussent esté, d'Ardembourch estoit perdue, et ils avoient tous les gorges coupées, Froissart, II, III, 229. Or convient un large colet Es robes de nouvelle forge, Par quoy les tettins et la gorge, Par la façon des entrepans, Puissent estre plus apparans, Deschamps, Miroir de mariage, p. 27. Et alors le duc ayant en gorge tousjours les mots de l'autre avocat passé, Chastelain, Chron. des ducs de Bourg. III, 32. Et si luy escript qu'il luy feroit gehir [avouer] de sa gorge la desloyauté qu'il avoit fait, Fenin, 1424. C'est un morcel fort amer, Car il me tient fort en gorge, Resurrect. de N. S. J. C. Incontinent que l'autre ouyt Ce bruit, il me print à la gorge, Villon, Monol. du franc archer de Bagnolet.

XVIe s. Bren, ma plume, n'en parlez plus… Vous me feriez rendre ma gorge, Marot, III, 46. Elle a tres bien ceste gorge d'albastre, Ce doux parler, ce cler tainct, ces beaux yeux, Marot, III, 78. … S'ils le nient, leur impieté sera desja assez conveincue ; en confessant ils se couperont la gorge, Calvin, Instit. 93. Les maulx qui me tiennent à cette heure à la gorge, Montaigne, III, 205. … Que luy mesme avec ses propres voix logeoit le tyran dedans la forteresse, qui luy mettroit un jour le pied sur la gorge, Amyot, C. d'Utiq. 45. Il y eut des meschans qui coupperent la gorge à ceulx qu'ils sçavoient avoir de l'or et de l'argent, Amyot, Anton. 62. Il se prit à japper à pleine gorge, Amyot, Aratus, 9. Crier à gorge rompue, Despériers, Contes, LXXI. J'ai fait une gorge chaude d'une couple de perdrix, Despériers, ib. LXXIV. Je dis, madame, que Monsieur que voilà a bien estudié ; mais de payer ses estudes de nos gorges [de notre vie], nous n'en pouvons pas comprendre la raison, D'Aubigné, Hist. II. 337. Les bandes espagnolles qui tenoient le pied sur la gorge au païs, se r'alierent, D'Aubigné, ib. II, 385. Je luy appris à rire du coin des dents, à parler de la gorge, à peigner ses cheveux, au moins aux pauses des discours, D'Aubigné, Conf. II, 1.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. gorga, gorja ; portug. gorja ; ital. gorga, gorgia ; du latin gurges. gouffre ; la gorge ayant été comparée à une ouverture béante. Comp. le sanscr. gargara, tourbillon, radical gar, avaler.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

GORGE.
1Ajoutez :

Fig. Sauter à la gorge, se dit de quelque chose qui presse et inquiète. L'embarras de choisir un autre général sautait à la gorge, Saint-Simon, t. VIII, p. 343, éd. Chéruel.

REMARQUE

Ajoutez :

2. Il était inacceptable que les citoyens fussent appelés devant des espèces de confesseurs financiers, et que, le pistolet sur la gorge, ils fussent contraints de choisir entre leur intérêt et leur devoir, Journ. offic. 4 janv. 1872, p. 38. On disait naturellement le poignard sur ou sous la gorge ; si on remplace poignard par pistolet, comme cela se fait souvent, la locution devient absurde : on égorge avec le poignard, mais non avec le pistolet.