« grossièrement », définition dans le dictionnaire Littré

grossièrement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

grossièrement

(grô-siè-re-man) adv.
  • 1D'une manière grossière. Il y avait dans la chaise un jeune homme grossièrement vêtu, Voltaire, Jeannot et Colin. Quelques chiffres grossièrement ébauchés sur l'écorce des ormeaux, Genlis, Mlle de Clermont, p. 9, dans POUGENS.
  • 2D'une façon opposée à ce qu'il y a de spirituel, d'intellectuel. L'usage des pensées et de l'écriture me sert au besoin [dans l'absence] ; mais cependant, ma fille, je vous avoue grossièrement que j'ai une très sensible envie de vous voir et de vous embrasser de tout mon cœur, Sévigné, 451.
  • 3Avec maladresse. Il loue grossièrement.
  • 4D'une manière qui suppose ignorance. S'ils s'emportent seulement contre les répréhensions et non pas contre les choses qu'on a reprises, je ne m'empêcherai jamais de leur dire qu'ils sont grossièrement abusés et que leur zèle est bien aveugle, Pascal, Prov. X. Vous êtes donc grossièrement et visiblement trompé, quand, au préjudice de cette divine loi, vous n'apportez à la prière nulle préparation, Bourdaloue, 5e dim. après Pâq. Dominic., t. II p. 228.
  • 5Avec incivilité. Répondre grossièrement.
  • 6Sommairement, imparfaitement. Voilà grossièrement ce qu'il a dit sur ce sujet. Si on entend un coup de canon ou le son d'une cloche…, on pourra juger grossièrement de la distance à laquelle on se trouve du canon ou de la cloche, Buffon, Hist. nat. hom. Œuv. t. IV, p. 470. Content d'avoir grossièrement esquissé mon plan, je revins aux situations de détail que j'avais tracées, Rousseau, Confess. IX.

HISTORIQUE

XIVe s. Il convient par aventure premierement parler figuralment et grossierement [en gros], Oresme, Eth. X (16).

XVIe s. Je sçay grossierement ce à quoy elles visent, Montaigne, I, 154. Enfant nourry grossierement comme il fault et hazardeusement, Montaigne, I, 464.

ÉTYMOLOGIE

Grossière, et le suffixe ment.