« hâtif », définition dans le dictionnaire Littré

hâtif

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

hâtif, ive

(hâ-tif, ti-v') adj.
  • 1Qui devance le temps, en parlant de ce qui est susceptible d'accroissement. Croissance hâtive. Esprit hâtif. La puberté est toujours plus hâtive chez les peuples policés, Rousseau, Ém. IV.
  • 2Qui est en avance. Fruit hâtif.
  • 3Qui produit avant le temps. Terrain hâtif. Il y a des arbres hâtifs dans le jardin de notre Époux, Bossuet, 1er serm. Assompt. 2. Un printemps doux et, par conséquent, une année hâtive, toujours favorable à la vigne et à la qualité de son fruit, Buffon, Ois. t. XII, p. 133.

    Pois hâtifs, choux hâtifs, etc. terme de jardinage pour désigner les variétés qui produisent plus tôt que l'espèce.

  • 4Qui hâte (emploi rare). Les fouets hâtifs sont déployés, Rousseau J.-B. dans le Dict. de BESCHERELLE.

SYNONYME

HÂTIF, PRÉCOCE. Ce qui est précoce est mûr avant le temps. Ce qui est hâtif marche vers la maturité avec plus de rapidité. La seule différence entre ces mots est que hâtif indique plus particulièrement le mouvement de développement ; précoce l'état de développement.

HISTORIQUE

XIe s. De sa parole ne fut mie hastifs, Ch. de Rol. x. La bataille est mervelluse et hastive, ib. CXXIV.

XIIe s. Baron, dit li cuens Hues, ne soiez si hastif, Sax. XXIV.

XIIIe s. Ja di que cil est chetis Qui aimme, s'il n'est hastiex De joïr et volentiex, Anc. poésies fr. Vatic. f° 154, dans LACURNE.

XIIIe s. Juga par hastive sentence Apius que, sans atendence, Fust la pucele au serf rendue, la Rose, 5645. Li baillis qui est trop hastis de reprendre, ou qui se tourmente et courrouce de ce qu'il oit, n'a pooir de bien retenir ce qui est proposé devant li en jugement, Beaumanoir, I, 5. Se le seignor n'a besoin hastif de chevaliers por afaire d'armes, Ass. de Jér. I, 260.

XIVe s. Doubtant qu'il ne les villenast et tuast, parce qu'il estoit homme moult perilleux et hastis, Du Cange, hastivia.

XVe s. Tant fut ceste mutation hastive et soubdaine, Commines, III, 6. Si ne vous vueillez troubler, gentil chevalier, du langage de la pucelle ; car coustumierement elles sont hastives de parler, Perceforest, t. V, f° 3.

XVIe s. Hatif [précoce], Amyot, Fab. 3.

ÉTYMOLOGIE

Hâter ; Berry, hâti. Palsgrave remarque, p. 10, que le féminin, écrit hatifve, se prononçait hatife.