« herbage », définition dans le dictionnaire Littré

herbage

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

herbage [1]

(èr-ba-j') s. m.
  • 1Toute sorte d'herbes. Le plus souvent une couronne de feuilles de chêne ou de laurier, ou de quelque herbage plus vil encore, devenait inestimable parmi les soldats [romains], qui ne connaissaient point de plus belles marques que celles de la vertu ni de plus noble distinction que celle qui venait des actions glorieuses, Bossuet, Hist. III, 6. Quelques fruits dédaignés de la brute sauvage, L'herbage impur vomi par le flot écumant, De nos corps épuisés sont l'unique aliment, Millevoye, Élég. II, Homère.
  • 2L'herbe des prés, des pâturages. La biche [qui a perdu son faon] dissipe son chagrin en cherchant d'autres herbages et d'autres forêts, Courier, Lett. II, 169.
  • 3 Particulièrement. Pré destiné à l'engrais des bœufs et des vaches. Cet herbage est d'un très grand revenu.
  • 4Terrain en friche sur lequel tout propriétaire de bestiaux a droit de les envoyer.

HISTORIQUE

XIIe s. Sanc et cervelle [il] fait voler en l'erbage, Ronc. p. 65.

XIIIe s. Prestres Martins estoit moult sages De bien norrir par ces erbages Brebis dont il ot maint fromage, Ren. 7396. N'el [les fleurs] ne sunt point, sachiés de certes, Ne trop closes, ne trop overtes, Ains flamboient par les herbages El meillor point de lor aages, la Rose, 20167.

XVIe s. J'apprins aussi, allant aux pasturages, à eviter les dangereux herbages, Marot, I, 220. Et est dit vif herbage [sorte de droit qu'on payait au seigneur pour pâture] quand le nombre des bestes est de dix et au dessus, et mort herbage quand il est de neuf et au dessous, Coust. gén. t. I, p. 610.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, yerbage ; bourguig. arbeige ; provenç. erbatge ; espagn. herbage ; ital. erbaggio ; du bas-lat. herbaticum, de herba, herbe. Herbaticum s'employait surtout au sens de droit de pâturage.