« hoquet », définition dans le dictionnaire Littré

hoquet

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

hoquet

(ho-kè ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des ho-kè-z et… ; hoquets rime avec traits, paix, succès, etc.) s. m.
  • 1Contraction spasmodique du diaphragme, avec secousse brusque, bruit inarticulé tout particulier, et resserrement subit de la glotte. Avoir le hoquet. La vieille, après cette hyperbole, Pour un temps perdit la parole, Et puis, ayant fait un hoquet, Reprit en ces mots son caquet, Scarron, Virg. VI. Mme de Durfort se meurt d'un hoquet d'une fièvre maligne, Sévigné, 521. N'êtes-vous point de ceux [de ces galants]… à qui beaucoup de vin fait sortir la tendresse, Qui vont en cet état aux pieds de leur maîtresse Exhaler les transports de leurs brûlants désirs, Et pousser des hoquets en guise de soupirs ? Regnard, Démocrite, IV, 7. Il [Molière] voulut jouer dans le tragique, mais il n'y réussit pas ; il avait une volubilité dans la voix et une espèce de hoquet qui ne pouvait convenir au genre sérieux, mais qui rendait son jeu comique plus plaisant, Voltaire, Vie de Molière. Quant à M. Agnant [un personnage du Dépositaire], il n'est point un ivrogne à balbutiements et à hoquets, c'est un buveur du quartier…, Voltaire, Lett. d'Argental, 4 juin 1770.

    Le hoquet de la mort, le hoquet qui survient souvent aux mourants. Il n'y a plus rien à espérer de ce malade ; il est dans le dernier hoquet de la mort, Richelet.

    Fig. Par hoquets, à bâtons rompus. M. le duc d'Orléans voyait Stairs au Palais-Royal par les derrières ; il m'en parla [de la triple alliance] tard et par hoquets, Saint-Simon, 430, 227.

  • 2 Fig. Choc, heurt. [Le pot de fer et le pot de terre] L'un contre l'autre jetés Au moindre hoquet qu'ils trouvent, La Fontaine, Fabl. V, 2.

    Par extension, empêchement. M. de Retz se disposa à se faire recevoir au parlement ; il y trouva un hoquet auquel il n'avait pas lieu de s'attendre ; son habit fut contesté par les magistrats, Saint-Simon, 264, 38.

  • 3 Terme de la musique du moyen âge. Phrase harmonique dans laquelle une ou plusieurs parties étaient entrecoupées ou interrompues par des silences, Coussemaker, l'Art harmonique, p. 83.

HISTORIQUE

XIVe s. Les uns vont chantant le motet, Les autres font double hoquet, Gace de la Buigne, Hist. litt. de la France, t. XXIV, p. 751. Iceluy Perrinet fist un petit hoquet de sa main au menton du dit Simon, Du Cange, hoquetus. Si eux se complaignent de ceux qui se sont entremis des impositions au temps passé ou d'aucuns nos officiers, faites leur sommerement et de plain oster tous houquez [difficultés], fuites et cavillations, Ordonn. des rois, t. II, p. 558.

XVe s. On fait de quatre causes mille, Escriptures de grant argent, Onques ne fut tant de hoquès [obstacles, chicanes] Qu'il y a, et finablement Onques ne vy tant de procès, Deschamps, Poésies mss. f° 326. Icellui Caton getta un sien baston à bergier, appellé hoquet, au suppliant, Du Cange, hoquetus.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, hikéte ; génev. loquet (où l'article le s'est confondu avec le mot, faute d'aspirer l'h) ; sanscrit, hikk, avoir le hoquet ou soupirer, en latin singultire. D'après Diez, c'est une onomatopée ; bas-breton, hok, hik ; angl. hickup. En ce cas, il faut penser que hoquet signifiant coup, difficulté, chicane, et, dans la Fontaine, choc, a pris ces sens métaphoriques, parce que le hoquet lui-même est un coup ou choc que le corps éprouve très sensiblement.