« lac », définition dans le dictionnaire Littré

lac

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

lac

(lak ; au pluriel, l's ne se lie pas : des lak azuré ; mais quelques-uns la lient : des lak-z ouverts) s. m.
  • 1Grand espace d'eau, qui se trouve enclavé dans les terres. Que le chantre flatteur du tyran des Romains, L'auteur harmonieux des douces Géorgiques, Ne vante plus ces lacs et leurs bords magnifiques, Ces lacs que la nature a creusés de ses mains Dans les campagnes italiques ; Mon lac est le premier…, Voltaire, Épît. 76. L'Amérique septentrionale est le pays des lacs ; les plus grands sont le lac Supérieur, qui a plus de 125 lieues de longueur sur 50 de largeur, Buffon, Hist. nat. Preuv. théor. terr. Œuv. t. II, p. 174. Ô lac, l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir. Regarde, je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir, Lamartine, Médit. I, 13. On distingue les lacs en lacs qui n'ont aucune communication avec les rivières ; lacs qui, étant alimentés visiblement par une ou plusieurs rivières, ne donnent naissance à aucune autre, perdant, par l'évaporation, autant d'eau qu'ils en reçoivent ; lacs qui, donnant naissance à une rivière sans qu'on en voie s'y jeter, sont alimentés par des sources de fond, ou par des communications inconnues avec d'autres amas d'eau, et lacs qui donnent naissance à des rivières et qui en reçoivent, Legoarant
  • 2Lacs salés, lacs dont l'eau contient, en proportion plus ou moins forte, les mêmes substances dissoutes que l'eau de mer. La mer Caspienne est actuellement un vrai lac qui n'a aucune communication avec les autres mers, pas même avec le lac Aral, qui paraît en avoir fait partie, Buffon, Hist. nat. 2e disc. Œuv. t. I, p. 148.
  • 3Lac de Moeris, nom donné en Égypte à un immense réservoir d'eau fait de main d'homme.

HISTORIQUE

XIIe s. Done li venison, peison [poisson] de lac, Gerard de Ross. p. 360.

XIIIe s. Li grans sires [l'empereur de la Chine] a fait faire telles voies et telles ordonnances par yaues douces et par lacs de ceste cité jusqu'à Cambaluc, Marc Pol, p. 481.

XIVe s. Sans pluies celestes ou autre cause que nul peust savoir, li lac Albain crut oultre mesure, Bercheure, f° 102.

XVe s. Eaues courrans et de pluseurs ruisseaulx Firent un lac si grant en un païs. Qu'il se peupla de lus [brochets] et de carreaulx, Deschamps, Poésies mss. f° 292.

ÉTYMOLOGIE

Berry, lac, prononcé la, au plur. lacs, prononcé  ; provenç. lac ; anc. catal. llac ; espagn. et ital. lago ; du lat. lacus ; grec, λάϰϰος ou λάϰος, de λαϰεῖν, déchirer ; ainsi, étymologiquement, un lac est une déchirure. Comparez l'écossais loch, un lac, l'allemand Lache, une mare, lachen, inciser.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

LAC. - HIST.

XIIIe s. Ajoutez : Et si est [une ville] encor toute apierte, Sans abiteours et desierte ; En milieu croist [crut] uns lais dormans, ù il a noirs poissons moult grans, P. Mouskes, Chronique, V. 12090. Et il a [il y a] un lai mout parfont Environ, et si estoit lés [large] Bien deus arcies… Et li lais lor bat [à des tours] environ, li Chevaliers as deus espées, publié par Förster, V. 6303.